Rainbow Entertainment
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Rainbow EntertainmentConnexion
Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyThe day when he left - Kôma

more_horiz
Abe Tôma
when he left
Elle a jeté son coeur contre le mur, papa va le ramasser. J'ai jeté mon coeur contre le mur, papa va le ramasser. Je me jette contre le mur, papa va me ramasser. Δ Malzieu

S'il lui en voulait d'être parti comme ça ? Oh oui, terriblement. Comment Kô avait-il pu disparaître, sans rien dire ? Comment avait-il pu prendre un avion et partir à l'autre bout du monde ? Au fond, Tôma était quasiment persuadé à cet instant que c'était de sa faute, qu'ils n'auraient jamais du partir ensemble à New York. Tout ça pour un fichu concert. Ca avait changé bien des choses entre eux. C'était toujours aussi négatif, si ce n'est plus. C'était chaque jour plus difficile de supporter les sauts d'humeur de Kô. Mais Tôma, il se battait, encore et toujours, il avait foie en ce qu'ils pouvaient tisser, si Kô daignait faire un effort. Il en était si persuadé, qu'il avait prit un billet d'avion, griffonnant sur un bout de papier les adresses que Kô avait recherché. Et Tôma, il était seulement parti le retrouver. Une semaine, à chercher, à tenter de trouver des indices sur le lieu ou Kô pouvait se trouver. Et maintenant ? Il était là, adossé à un mur, dans une ville qu'il ne connaissait pas. Il pouvait le voir, à quelques centaines de mètres de lui. Oh bien sûr, il en aurait des choses à dire à ce moment précis, comme l'état de Tsuna n'ayant plus de nouvelles de son fils, ses propres ressentis à lui, aussi. Sans parler de l'inquiétude de son père. Tôma était furieux, alors qu'au fond, il avait toujours été rejeté par son camarade. C'était tellement stupide. Mais Dieu que son coeur était lourd... Fermant les yeux, il repensait à tous ces moments, depuis qu'il était entré dans sa vie. Est-ce qu'un jour, il arriverait à vivre dans un environement des plus... normaux ? Il n'en savait rien, tout ce qu'il pouvait dire, c'était que tout était différent sans Kô.

Un dernier soupir, et le jeune homme décida finalement de se lancer. Se relevant lentement du mur, il gardait dans la main ce papier, avec une adresse qu'on lui avait donné, celle ou se trouvait Kô à cet instant. La tête baissée, il s'était avancé vers la terrasse, vers Kô. Il ne savait même pas comment il allait lui annoncer qu'il venait le ramener chez eux, mais il s'en foutait. Il fallait qu'il vienne le chercher. Pour Tsuna, pour tout ce qu'elle avait fait pour lui depuis qu'elle était entrée dans sa vie. Et puis pour lui aussi. Parce que c'était si difficile d'être seul, sans lui. C'était de sa faute si son camarade s'était échappé et il devait réparer ça. Arrivé au niveau de Kô, il releva lentement la tête. Ses cernes montraient à quel point le jeune homme était fatigué d'avoir couru dans tous les sens, d'avoir fait son possible pour se retrouver devant lui. Son teint pâle, ses yeux se posaient sur l'autre lycéen. « Kô... » Bien qu'au fond de lui, il était heureux de le retrouver, il ne pu s'empêcher de tout déballer, sans laisser l'autre jeune homme le moyen de répondre. « T'es sérieux... ? T'es sérieux à être là, à la terrasse d'un putain d'café, dans un endroit aussi minable ? Tu t'rends compte de c'que t'as fait ? De comment j'ai galéré à t'retrouver ? Est-ce que... Est-ce que au moins tu t'rend compte de ce que t'es en train d'faire vivre à Tsuna ? Hein ?! Comme si elle en avait jamais assez fait, pour toi, ... Pour nous ! ... Putain Kô ! T'es sérieux à t'être barré comme ça ?! » Ses yeux commençaient déjà à le brûler, serrant ce fichu bout de papier dans sa main, le froissant. « Est-ce que au moins tu t'rends compte de tout c'qu'on a fait pour toi ?! Non bien sûr... T'en as rien à foutre toi ! On pourrait faire tout c'qu'on voudrait qu'ça changerait jamais rien ! Non, toi tu préfères t'barrer quand ça t'va pas. Mais putain Kô ! T'as pensé à nous ?! T'as pensé à... » "A moi" Ces derniers mots refusaient cependant de sortir, laissant seulement le jeune homme se pincer les lèvres, et se taire.
© GASMASK

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Orihara Kô


THE DAY WHEN HE LEFT



Kô vérifia l'adresse sur la dernière lettre de son père qu'il tenait fermement, puis regarda le numéro au dessus de la porte. Tout concordait. Mais pour être certain que la dernière fois que son père lui avait écrit ce dernier se trouvait ici, il devait prendre son courage à deux mains et toquer. Est-ce que c'était dur ? Oui, et non à la fois. N'avait il pas pris le premier avion pour Madagascar sans regarder derrière lui ? N'était ce pas déjà un acte de courage extrême ? Il n'avait plus rien à perdre, maintenant qu'il avait fait tout ce chemin, il ne pouvait plus reculer. Certes, il était parti sur un coup de tête, et oui, il avait profité de l'absence de nouvelles de son paternel pour partir loin, loin du lycée, loin de sa "famille", loin de Tôma.

Mais il se faisait trop d'idées, il avait beau chercher depuis plusieurs jours et bouger comme jamais il ne l'avait fait auparavant, il ne remettait pas la main sur son père. En même temps, ils sont intelligents, eux, à avoir les mêmes adresses à deux bouts différents de ce pays ! Et en plus, il avait fallu qu'il soit assez con pour abandonner de son propre gré sa carte sim sur son bureau. Qu'est ce que ça aurait changé au fond ? Rien, parce que son père ne s'embarrassait pas de téléphone mais seulement d'appareils photo. Tout comme Kô, qui n'utilisait son téléphone que pour la musique, et qui profitait de temps a autre du paysage pour prendre de nombreuses photo. Ainsi, il retrouverait son père, les lui montrerait et attendrait qu'il lui dise : "Je suis fier de toi, Kô." Puis, quand il rentrerait a Tokyo, il les montrerait à sa mère ... Non. Il n'avait plus envie de rentrer. Il ne voulait pas. Sa place n'était pas parmi eux. Après les avoir considérés comme des intrus, c'est finalement lui-même qui s'est enfoncé, lui-même qui s'est rendu compte que c'était lui, celui qui sortait du lot. De toute façon, il ne foutait que le bordel à leurs côtés, ils étaient tellement mieux sans lui. Kô, il ne voulait être qu'avec son père. Lui, et lui seul.

Mais, il n'était pas assez courageux, il n'y arrivait pas, et sa main s'arrêta à mi-chemin. Il essaierait un peu plus tard, pour le moment, il voulait faire une pause. Tant pis si son père prenait de l'avance, tant pis si le lycéen devait de nouveau traverser tout un pays, ce voyage n'allait-il pas enrichir comme jamais son CV ?

Kô c'était ainsi arrêté à la terrasse d'un café. Oui, il prenait quand même son temps, parce qu'il savait au fond que son père était pareil, et qu'il ne changeait pas forcément d'endroit tous les jours. Son anglais n'était pas des meilleurs, mais il était assez suffisant pour qu'il puisse se débrouiller comme un grand. Bon, il avait beaucoup de mal parfois à se faire comprendre, mais il arrivait toujours à ses fins. Commander un chocolat chaud ne fut donc pas très difficile. Parce qu'il avait beau faire une chaleur étonnante pour lui pour un mois d'octobre, il ressentait juste le besoin de prendre cette boisson chaude. Il avouerait bien que les bubbles tea lui manquaient énormément, mais c'était bien la seule chose qu'il trouvait au Japon qui lui manquait. Ça, et l'important vide qu'il ressentait, mais sur lequel il ne pouvait en savoir plus.

Sa tasse au bord des lèvres, Kô manqua de la lâcher et de s'étouffer. Les yeux grands écarquillés, il observait celui qui venait de sortir d'on ne sait où. Mais qu'est ce qu'il foutait là bordel ?! Il reposa lentement sa boisson chaude sur la table qu'il occupait et sa bouche s'ouvrit légèrement, pour ne laisser sortir aucun son. De tout façon, il n'aurait pas pu parler. Son coeur rata de nombreux battements. Tôma était devant lui, et commençait à lui parler de sa fuite, du fait qu'il était parti du jour au lendemain, sans rien dire. Ouais. Et alors ? C'est bien parce qu'il le voulait non ? Y avait-il un problème à cela ? Qui est-ce que ça dérangeait, au fond, qu'il soit parti. Personne, il en était sur, ça leur faisait des vacances à tous !

Oui, il était sérieux, sérieux comme jamais. Oui il avait voulu partir, ne penser qu'à lui, comme il savait si bien le faire. Il était comme ça depuis ... toujours, non ? Et pourtant, malgré ça, voir Tôma ainsi et l'entendre parler comme ça, ça lui faisait mal au cœur. Qu'est ce qu'il en savait de ce qu'il ressentait lui ! Pouvait-il seulement s'imaginer aussi ce qu'il vivait quand il était avec eux ? Avait-il déjà ressenti ce sentiment de ne pas trouver sa place nulle part, de se sentir comme un intrus au sein même de sa propre maison ?

Ce que les gens faisaient pour lui, Kô était trop borné pour s'en rendre compte. Alors non, il ne comprenait pas de quoi parlait son vis-à-vis. Mais, alors que ce dernier semblait avoir fini sa réplique d'entrée, la surprise se lisait toujours autant sur le visage du japonais, qui était reste bouche bée du début à la fin. Même maintenant, il ne savait pas quoi lui dire. Ses pensées tournaient bien évidemment négativement, mais son cœur semblait tellement les contredire qu'il ne savait ni quoi faire ni quoi répondre.

« Vous vous êtes trompé de personne. »

Voilà. Comme d'habitude. Il disait que de la merde, il cherchait les embrouilles, sérieusement. Mais sa venue avait chamboulé tout son esprit, il avait ses raisons non ?

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Abe Tôma
when he left
Elle a jeté son coeur contre le mur, papa va le ramasser. J'ai jeté mon coeur contre le mur, papa va le ramasser. Je me jette contre le mur, papa va me ramasser. Δ Malzieu

Pourquoi... ? Pourquoi avait-il fallu qu'il se lance corps et âme à sa recherche ? Non, il ne l'expliquait pas, tout comme ce qu'il s'était passé pendant son absence. Les nuits blanches à tourner en rond dans son lit, se demandant ou il avait bien pu partir. Ces repas assis en face de Tsuna, un sourire sur le visage, mais une immense tristesse dans le regard. Les yeux de son père, interrogateur, comme si Tôma était le seul à détenir des réponses. Ah, si seulement eux pouvaient savoir ce qu'il se passait entre les deux lycéens. Le fait que Kô soit aussi distant, qu'il n'ait jamais daigné faire le moindre effort envers Tôma. Et lui qui, désespérément, faisait tout pour qu'il l'accepte. A proposer de partager le dernier paquet de bonbons, de jouer ensemble sur la console, passer des journées à quatre avec Tsuna et Ikku, lui demander de l'aide pour leurs devoirs, ... Ce n'était que quelques unes des choses que Tôma s'efforçait de faire au quotidien, tentant de trouver un certain équilibre avec Kô. C'était son rêve à lui, et alors qu'on l'avait rejeté toute sa vie, il avait cru en Tsuna, entièrement, découvrant en elle ce que c'était, d'avoir une mère. Et pour couronner le tout, elle lui avait apporté Kô. Celui qu'il aurait voulu considérer comme un frère, celui avec qui il aurait voulu partager tant de choses. C'était pas faute d'avoir essayé, mais rien n'avait fonctionné.

Peut-être qu'il avait trop essayé, mais il refusait d'admettre qu'il avait perdu. Non, pas maintenant. Pas alors qu'il venait de traverser le globe sans rien dire. Il allait réussir à le ramener, il le devait. Et pourtant, en face du lycéen, Tôma n'arrivait qu'à exprimer son désarroi. Maladroitement, il lui avouait à demi mots tout ce qu'il pensait. Il parlait pour un "nous" qui n'était au fond qu'un "je". C'était ce que lui avait ressenti en découvrant que Kô avait disparu. Mais il y avait l'excuse de ce "nous", de Tsuna et Ikku, leurs parents, qui étaient eux aussi fous d'inquiétude. L'impression que son coeur allait exploser à chaque instant, il avait réussit à lui parler, comme jamais il n'avait osé auparavant, ayant bien trop peur des conséquences. Mais qu'il disparaisse comme ça, ça l'avait simplement terrifié. Le simple fait d'imaginer Kô loin de lui, lui avait fait peur. Fermant les yeux, il écoutait simplement les mots de Kô. S'en était trop pour le lycéen. Les points serrés, il se forçait à ne pas laisser couler ces larmes qui ne demandaient qu'à s'échapper. Cette simple phrase lui transperçait le coeur. Comme s'il n'était rien, qu'un simple étranger aux yeux de son camarade. Comme si tous ces efforts n'avaient servit à rien. Il avait eu tord sur toute la ligne, ces lueurs d'espoir le quittaient peu à peu.

Quelques secondes, puis Tôma rouvrit ses yeux. Le simple fait de le voir en face de lui devenait douloureux, mais il se devait d'être fort. « C'est quoi ton souci ? C'est moi, c'est ça ?! » Se retournant vers l'autre lycéen, il se forçait à le regarder pour se donner un peu de courage. Il devait être capable de lui dire tout ce qu'il avait sur le coeur. « T'es vraiment trop con ! Comment tu peux t'permettres d'abandonner ta famille sans rien leur dire ?! ... Un mot ? C'était trop demander ? Non, toi tu préfères te casser, comme ça. Juste parce que Monsieur l'a décidé, tu plantes ta mère, et l'reste de la famille ! Tu crois qu'c'est normal Kô ? Tu crois pas que elle au moins, elle méritait d'savoir ou t'allais ? J'aurais une mère comme Tsuna, jamais je l'aurais abandonnée ! Et même si y'a un ptit merdeux avec moi ! J'sais pas moi ! Un appel, un mail, une lettre même... » Tout ce qu'il n'avait jamais eu de la part de sa propre mère. Tous ces souvenirs remontaient à la surface. Son enfance, l'abandon de sa mère, les femmes de son père qui n'avaient pas été tendres avec lui. Plus que l'inquiétude face à sa disparition, Kô avait, sans le savoir, remémoré au lycéen de terribles souvenirs. Il lui en voulait, tellement qu'il n'en savait plus la raison, que son esprit se brouillait aussi rapidement que sa vue. A bout de force, il avait finit par baisser la tête. « T'avais pas l'droit d'faire ça Kô. » Ses points se desserraient peu à peu, ses yeux se fermaient une nouvelle fois, laissant couler une larme, la seule que Tôma s'autoriserait à laisser s'échapper devant Kô.
© GASMASK

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Orihara Kô


THE DAY WHEN HE LEFT



Le soleil tapait sur l'île aujourd'hui. Ça faisait à peu près une semaine que Kô avait quitté le Japon pour retrouver son père et fuir cette maison qui l'insupportait. Mais c'était sans succès, il avait pas réussi à se rendre à la bonne adresse, et une fois qu'il s’était retrouvé devant, il avait pas eu le courage de toquer. Il avait envie de bubble tea, mais c'est pas à Madagascar qu'il allait trouver ça. Donc il était simplement aller prendre un chocolat chaud à la terrasse d'un café. Les gens, ils l'avaient regardé bizarrement, comme si prendre une boisson chaude malgré la chaleur faisait de lui un extraterrestre. Le plus surprenant, c'était pas Kô et son chocolat. Non, le plus surprenant, c'était que quand il avait commencé à boire, Tôma était apparu comme par magie, devant lui.

Il commençait à lui parler, lui reprochant d'être parti sans rien dire, l'engueulant presque et Kô, il avait l'impression qu'il lui jetait au visage ses propres défauts et erreurs. Comme d'habitude, le lycéen avait cherché les emmerdes, sortant tout simplement une phrase disant qu'il se trompait de personne - mais qui serait assez con pour le croire, surtout lui. Il avait sorti ça, alors que ça faisait plus d'une semaine qu'ils ne s'étaient pas adressé un seul mot. Il avait pas envie de le voir, et ce alors même qu'il se trouvait encore au Japon, alors vous imaginez ici, à des heures et des heures d'avions de la capitale nippone ?

Voilà, les reproches fusaient de nouveau. C'était pas faute d'avoir essayé, de vouloir laisser un simple mot. D'ailleurs, il avait même écrit un truc, ouais, qui avait rapidement trouver la forme d'une boulette de papier froissée comme pouvait l'être tous ses brouillons de maths. Écrire, c’était pas son délire. Mais ce qu'il avait fait, il l'avait gardé avec lui, parce que ça lui permettait de toujours lui rappeler que lui, il n'était pas aussi fort qu'il le croyait. Ouais, c'est ça, Kô, c’était qu'un putain de faible qui savait que fuir, qui savait que penser à sa personne.

Kô se sentait mal à l'aise. Son cœur battait bizarrement, et il avait presque la nausée à écouter Toma parler. D'ailleurs, son regard s'abaissa rapidement sur sa tasse de chocolat dans lequel il pouvait apercevoir un semblant de reflet de son visage. Il déglutit difficilement, et ne pouvait relever les yeux. Kô, il avait l'impression encore d'avoir envie de fuir loin de lui.

Il pensait pas que Tôma irait jusque là, qu'il viendrait le retrouver, ici, à des lieux de Tokyo. Et tout ça, pour lui dire ça. Mais dès que son camarade de chambre laissa entendre que c'était lui, le problème, Kô releva la tête. Mais qu'est ce qu'il racontait comme merde là ! Tôma, il avait rien à se reprocher. Tôma ... il était presque parfait quand on le regardait de l’extérieur ? Kô secoua discrètement la tête pour effacer cette dernière idée. Non, le problème, c'était Kô. Seulement lui. Les trois autres, ils ressemblaient à une famille parfaite ... Kô, il pouvait pas rester avec eux.

Le jeune homme était assis dans le fond de sa chaise, et il devait garder la tête levée s’il voulait pouvoir observer Tôma. Mais il avait la flemme, c’était chiant, donc son regard c’était de nouveau tourné vers sa boisson qu’il remua de sa cuillère. Il fronça les sourcils en écoutant Tôma. Il pouvait faire que ça de toute manière, bien que l’envie de quitter sa place et de partir lui était passé par la tête.

« J’avais pas le droit ? … Ça y est, parce que monsieur a 18 ans, et qu’il pense que parce qu’on vit sous le même toit on fait parti de la même famille, il sait c'que j’ai le droit de faire ou non ? »


Il voulait pas. Pourquoi il était comme ça. Encore une fois, c’était de la méchanceté gratuite. Encore une fois, c’est la seule chose qu’il savait faire. Mais ça aussi, ça faisait mal. Kô, il voulait pas dire ça. Il se mordait doucement la lèvre, et rapidement, il remonta son regard sur le jeune lycéen. Ce qu’il vit le surpris presque tout autant que l’arrivée si soudaine de Tôma. Il était là, la tête baissée, les poings serrés. Et Kô, il venait peut-être de prendre conscience d’un truc, parce que des excuses étaient sur le point de sortir. C’était sur le bout de sa langue. Mais ça sortait pas, c’était bloqué. La bouche ouverte, aucun son ne sortit et quand il cru apercevoir une perle d’eau salé dévaler doucement la joue du garçon face à lui, il sut que là, il était peut-être partit un peu trop loin, qu’il allait devoir agir en conséquence. Parce que ouais, faire pleurer un mec, faire pleurer Tôma, c’était encore pire que de faire pleurer une nana du lycée en refusant de sortir avec elle. Il avait une boule au ventre, Kô, et la seule chose qu’il réussissait à faire, c’était observer Tôma, sans le lâcher une seconde des yeux. Ça n'empêche que la plus grande question qu'il se posait,  c’était "pourquoi ?". Non, il comprenait pas pourquoi son départ le mettait dans un tel état.

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Abe Tôma
when he left
Elle a jeté son coeur contre le mur, papa va le ramasser. J'ai jeté mon coeur contre le mur, papa va le ramasser. Je me jette contre le mur, papa va me ramasser. Δ Malzieu

Est-ce que Tôma aurait fait ça pour n'importe qui ? Certainement pas. Et même si Kô était le dernier à lui montrer un minimum d'attention, il s'était senti obligé de partir à sa recherche, de le ramener chez eux. N'était-ce pas là ce qu'on se devait de faire, dans une famille ? La notion lui avait toujours été étrangère, alors à ce moment précis, il n'en était plus vraiment très sûr. Pourquoi avait-il été aussi blessé de son départ ? Il n'y avait aucune raison logique, c'était là le problème. Outre toutes les questions que Kô avait laissé planer dans sa famille, il y avait des souvenirs, douloureux, et cet espoir qui s'était envolé. Il arrivait pas à comprendre. Et à coté de ça, c'était trop dur à supporter. Alors même s'il n'avait jamais réellement osé tenir tête à Kô avant ça, il venait simplement de traverser la moitié du globe pour se décider à le faire. Il avait juste fallu de cette fois de trop, ce nouveau coup de tête de l'autre lycéen, pour que Tôma n'avoue finalement tout ce qu'il ressentait.

Des reproches, il en avait à faire. Pourtant, au fond de lui, c'était seulement de sa faute s'ils en étaient là, à la terrasse d'un café, à l'autre bout du monde. Et puisque c'était de sa faute, il devait tout faire pour le ramener. Tôma se rendait surtout compte que c'était foutu d'avance, que même ça, il en serait incapable. Tout ce qu'il arrivait à ressentir, c'était une haine profonde pour lui-même. Il avait fait fuire tout le monde, sa mère en premier. Et à avoir toujours rêvé d'une famille normale, il avait fait fuire Kô. Mais plus que tout, Tôma lui en voulait de lui faire revivre tout ça. Le fait de se sentir abandonné, comme un moins que rien. Peut-être qu'au fond, il n'était pas fautif, mais c'était trop douloureux pour y croire. Ne plus le voir du jour au lendemain, ne pas savoir ou il était, c'était trop déstabilisant. Tôma n'avait peut-être jamais eu l'occasion de partir à la recherche de sa propre mère, mais il avait pu le faire pour Kô, même si tout ce qu'il pouvait entendre lui brisait un peu plus le coeur. « Quoi ? C'était trop demander d'ma part d'espérer avoir une putain d'famille ? Parce que toi t'en as rien à foutre, c'est mieux d'briser les espoirs des autres ? Tu devrais t'estimer heureux d'avoir une mère qui t'aime, qui est en train de s'inquiéter comme une folle pour toi. Comment t'as pu oser faire ça Kô ? Et là, j'parle pas d'moi, j'parle de ta mère Kô ! Ta mère putain... Alors non, t'avais pas l'droit ! Parce que toi, t'as une putain d'famille qui t'aime, qui f'rait n'importe quoi pour toi ! »

Tôma se forçait, le plus fort possible, de ne pas craquer, de ne pas redevenir faible. Même s'il avait l'habitude de la méchanceté gratuite dont pouvait faire preuve Kô, ça le blessait, toujours plus. « Alors ok, on n'est p't'être pas une famille pour toi. Mais s'il fallait juste que je m'barre pour qu'tu sois heureux, j'l'aurais fait. J'aurais disparu d'ta vie. T'avais qu'à demander. » Tout se mélangeait dans son esprit. Sa douleur à lui, ses souvenirs, ce qu'était en train de vivre Tsuna, et Ikku. Ses points se serraient à nouveau, comme si cela allait l'empêcher de déverser un torrent de larmes. Que pouvait-il attendre de plus de la part de l'autre lycéen ? Ses mots n'allaient pas faire évoluer la situation, ça allait rien changer. Il avait envie de l'attraper par les épaules, le secouer, lui faire comprendre une bonne fois pour toute que oui, il avait terriblement besoin de lui. Et qu'il aurait tout fait, si ça pouvait le rendre heureux.
© GASMASK

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Orihara Kô


THE DAY WHEN HE LEFT



Kô, il voulait partir. Il aimait pas quand on lui parlait comme ça, quand on lui faisait des reproches, mais le pire dans tout ça, c'est qu'il les méritait tous autant les uns que les autres. Fallait bien qu'il se rende compte un jour ou l'autre que ça devait finir, qu'il devait arrêter de penser qu'à sa pomme, ouvrir les yeux, et regarder autour de lui ? Il s’était renfermé sur lui-même, dès le divorce de ses parents, jusqu'à se retrouver entouré de murs de pierre qu'il n'arrivait plus à casser. Alors s'il n'y arrivait plus, qui allait réussir ? Qui allait réussir à passer outre cette muraille qu'il s'était auto-imposée pour venir l'aider.

La réponse n'était pas loin. La réponse, elle était même peut-être devant lui. Kô, il aimait pas ce qu'il était. Il aimait pas être comme ça. Ouais, le vrai Kô, c'était celui qui aimait passer du temps avec ses parents, celui qui était un petit ange et qui n'était qu'un petit morceau d'amour. Comment il avait fait pour devenir comme ça ... Sérieusement. En venant ici, en voyant son camarade de chambre l'engueuler, et lâcher une larme devant lui, même si c'était la seule qu'il avait pu voir, le jeune homme, bah il venait d'entendre une légère fissure, toute petite fissure. Est-ce que Kô allait vraiment pouvoir réussir à faire des efforts ? Voir Tôma ainsi, ça lui faisait mal, encore plus mal que d'habitude. Il savait pas pourquoi, mais depuis qu'il s'était posté devant lui, le vide de son cœur avait réagi. Et s'il avait agi de manière négative, il se rendait peu à peu compte que voir Tôma ... ça lui faisait ... plaisir.

Kô, c'était pas le genre à aime la solitude, pas énormément, même si les gens pouvait penser le contraire. Quand il était parti, il s’était senti seul. À chaque fois qu'il se levait, il se demandait quelle connerie il allait faire pour emmerder Tôma, quelle dispute allait encore être causée par sa faute, et comment il finirait encore par l'envoyer balader. Il y pensait, jusqu'à ce qu'il se rende compte que Tôma, bah il était pas là, il était pas avec lui. Tôma, il était resté à Tokyo, avec sa mère, et Ikku, son père.

C'est vrai, Kô aurait du penser à sa mère, il s'en rendait de plus en plus compte, mais ce qui est fait était fait, et ça servait plus à rien de lui dire. D'ailleurs, il comprenait toujours pas pourquoi il lui parlait de ça, comme ça. Il avait pas de famille lui ? Son père l'aimait pas tout autant ? Tsuna, elle l'aimait plus que son propre fils presque ! Et sa vraie mère, ça devrait sûrement être le cas, qui pourrait ne pas aimer le jeune Abe de toute façon. Il avait tout pour lui. Tiens. Tôma, Mr Abe, ils avaient jamais parlé de leur mère/femme, mais Kô, il avait jamais écouté, donc jamais fait attention.

Puis, Toma, il se mit à raconter n'importe quoi. Mais d'où est-ce qu'il sortait des âneries pareil. S'il était parti, au fond, c’était aussi pour l'autre lycéen, qui vivrait sûrement mieux avec les deux adultes, sans lui. Ko regardait sa tasse. Tout ça, ça lui donnait même plus envie de la boire. Il avait attendu que Tôma finisse pour oser à nouveau lui parler.

« C’est bon ? T'as fini avec toutes tes conneries là ?» lâcha-t-il en relevant la tête.

Kô serrait les dents. D'autres personnes, bien qu'elles soient peu nombreuses, les regardaient avec insistance. Le japonais aurait pu très bien s'en passer de ce spectacle public. Le summum du spectacle devait quand même être le fait que les gens autour d'eux, ils devaient strictement rien piger à leur discussions, et observer quand même du coin de l’œil leur dispute et celui qui venait de faire pleurer un gars. Ça le faisait chier, alors il déposa un peu plus d'argent que prévu pour payer le chocolat qu'il n'avait pas fini sur la table, se leva - non sans faire du bruit, qu'ils aillent voir ailleurs maintenant ! - et attrapa Tôma par la main, sans rien dire, pour l'emmener plus loin.

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Abe Tôma
when he left
Elle a jeté son coeur contre le mur, papa va le ramasser. J'ai jeté mon coeur contre le mur, papa va le ramasser. Je me jette contre le mur, papa va me ramasser. Δ Malzieu

Tous ces mots, ça changeait pas grand chose dans le fond de les dire à voix haute. Ca faisait toujours aussi mal. Parce Kô, il avait pas l'air de vouloir comprendre, il avait pas l'air d'en avoir quelque chose à faire que Tôma soit juste en face de lui. C'était surement ça, le plus douloureux pour le jeune homme. A tel point, qui savait pas. Il savait plus quoi faire pour que son camarade prenne conscience du bordel qu'il venait de foutre dans sa tête. Pourquoi avait-il été aussi blessé alors qu'il se faisait tout le temps rejeter ? Ca n'avait pas de sens. Mais quand Ko n'était plus là, tout était différent. Ca laissait un trop gros vide, dans son coeur, dans son esprit. Le plus dur était surtout de se rendre compte que non, Kô ne voulait pas de son aide, il s'en foutait de savoir si c'était possible ou pas de recréer un environnement chaleureux au sein de leur maison.

Outre le fait que, plus les minutes passaient, plus tout se brouillait dans son esprit, Tôma ne savait plus quoi dire, quoi faire. C'était pourtant pas son genre de déballer ce genre de choses, comme ça. Non, lui il était du genre à toujours tout garder pour lui. Il voulait jamais inquiéter son père, c'était aussi pour ça, qu'il n'avait jamais rien avoué sur tout ce qu'il avait vécu. C'était aussi pour ça qu'il parlait jamais de sa mère, des deux autres femmes que son père avait connu après elle. Parce que mise à part l'abandon et la violence, il avait jamais rien connu qui ressemblait à une famille, jusqu'à ce que Tsuna débarque, lui montre ce que c'était de faire partie d'une famille normale. Et Kô... Avant même qu'il ne débarque dans sa vie, il voulait au fond de lui un frère, quelqu'un avec qui il aurait pu être proche. Et Tôma, il était sur de pouvoir tisser ce genre de lien avec lui. Il pouvait pardonner à Kô, pour tout ce qu'il lui avait fait vivre jusqu'à maintenant. Mais l'abandonner comme ça... Même si Kô le portait pas dans son coeur, il aurait du prévenir. Quelques mots sur un bout de papier lui aurait suffit pour le laisser partir. Mais non, dans cette situation, il pouvait pas.

Tôma, il savait pas comment le faire réagir. Il avait déjà réussi à lui parler, mais il était pas capable de faire plus, il osait pas. Ses yeux rouges, il n'arrivait meme plus à le regarder, et restait la tête baissée. Il était épuisé, par le trajet, par la fugue de Kô, par ce qu'il se passait à ce moment précis. Ses conneries... Kô avait surement raison. Le fait d'être venu le chercher en était peut être une. Qu'allait-il bien pouvoir dire à ses parents quand il rentrerait ? Parce que lui aussi, il était parti sans un mot, quelques jours seulement après que Ko se soit évaporé dans la nature. Parce que dans le fond, il voulait être fixé, sur que Ko ne voulait pas de lui dans sa vie, pour disparaitre. Parce que ne plus l'avoir dans sa vie était déjà assez douloureux qu'il préférait l'entendre de sa bouche, plutôt que de continuer à espérer, si c'était en vain.

Il s'en foutait bien de savoir si les gens autour d'eux les regardait ou pas. Il était pas venu pour eux, mais pour Kô, seulement lui. Les autres pouvaient bien le dévisager, l'insulter, tout ce qu'ils voulaient, c'était pas le plus important. Tôma avait tout dit, et aucune réponse concrète ne lui venait. Il se sentait si con d'être là. Il n'avait plus la force de regarder son camarade, alors quand il sentit la main de Kô attraper la sienne, ses yeux gonflés s'étaient relevés dans sa direction. Sans un mot, Tôma se laissait trainer par Kô, sans savoir ou il l'amenait. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi il l'embarquait comme ça alors qu'il s'en foutait de ce qu'il pouvait bien lui dire ? Perdu, il l'avait simplement suivit, espérant que ce ne soit pas, une fois encore, pour le rejeter un peu plus, l'insulter, continuer de l'enfoncer. Mais ça, pour Toma, c'était perdu d'avance.
© GASMASK

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Orihara Kô


THE DAY WHEN HE LEFT



Depuis qu'il était arrivé, Kô n'avait fait que l'écouter, et sortir des phrases plus blessantes les unes que les autres, il s'en rendait compte. Mais une phrase du jeune homme résonnait dans sa tête :« Mais s'il fallait juste que je m'barre pour qu'tu sois heureux, j'l'aurais fait. » Et Kô, il pouvait pas s'empêcher d'y penser, de se demander, ce qui le rendrait ou non heureux. Si vraiment, il serait heureux, sans lui. Puis il avait encore une fois sorti un truc, qu'il n'aurait lui-même pas aimer recevoir. 'Ne faut pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse ' Kô, il raisonnait pas du tout comme ça.

Sans rien dire, il avait attrapé la main du jeune homme pour l'emmener ailleurs, pour fuir le regard des autres. Il était déjà passé par là, tellement de fois. A force d'en faire le tour, à essayer de trouver le courage de toquer à l'adresse indiquée sur le bout de papier, il avait fini par se souvenir de presque chaque coins de rue. Alors, même si ça faisait à peine quelques jours qu'il était arrivé, bah il savait exactement où il allait. Il avait marché, comme ca, sans lâcher un seul mot, sans regarder derrière lui, tirant seulement Tôma avec lui. Mais, chose étrange, il n'éprouvait ni le besoin ni l'envie de lâcher la main du garçon qu'il tenait fermement.

Kô, il savait pas vraiment ce qu'il faisait, ni pourquoi il avait embarqué Tôma comme ça avec lui. De toute façon, est-ce qu'il aurait été capable de partir et de l'abandonner, encore une fois, après tout ce qu'il venait de lui jeter au visage. Non, parce qu'il savait que ça aurait été l'une des plus grosses erreurs de sa vie. Il marmonna dans sa barbe les quelques indications sur le chemin à suivre qu'il avait tenté de mémoriser au mieux, et avait fini par arriver sur un morceau de plage déserte. Cette plage, il ne la connaissait que trop bien, et ce bien avant qu'il n'y mette les pieds. Cette plage, ce tout petit coin, il l'avait observé pendant des heures, s'y imaginant à son tour. Cette plage, c'était la dernière photo que son père lui avait envoyée. S'il était venu ici, c'est parce que d'un certain côté, c'était réconfortant, et qu'à ce moment-là, il en avait besoin, parce que tout ce qu'avait pu lui dire Tôma, ça venait peut-être d'arriver enfin à son cerveau.

Kô s'avança encore un peu, se déchaussa d'une main et laissa ses pieds trainer dans le sable fin. Ici, il n'y avait personne, alors si Tôma voulait encore une fois hausser le ton, il pouvait déjà un peu mieux. Au fond, Kô, il savait ce que c'était que d'être en colère, et même s'il comprenait pas pourquoi, et ne supportait pas les propos de Tôma, il savait que quand ça arrivait, à ce moment précis, souvent, on avait envie de se défouler, de crier, de taper, de casser. Tout ces trucs qui nous mettaient hors de nous. Et c'est sûrement ce que Tôma avait fait en venant l'aborder à la terrasse du café.

Sur le chemin, il avait eu le temps de réfléchir aux derniers paroles de l'autre lycéen. Certes, Kô n'avait su que l'envoyer balader, il n'avait su que le rejeter, quelques soient les situations. Mais quand Kô avait voulu, dans son esprit, poser des mots sur ce qu'il pensait de Tôma, le verbe "détester", "haïr", ne convenait plus, et plus rien ne lui venait en tête pour décrire ce qu'il ressentait à son égard. Il se retourna vers lui et tout en plantant son regard dans les yeux de son vis-à-vis, il prit de nouveau la parole après ce long silence.

« J'te demande pas de t'barrer, tu fais c'qui t'chantes. Mais avant, sors toi un truc de la tête, le problème c'est moi, personne d'autre.»

Ouais, le problème c'était lui, parce qu'il était pas capable de faire des efforts, il y arrivait pas. Parce qu'il était trop con pour prendre en considération les sentiments des autres. Parce que même quand parfois il s'en rendait compte, il trouvait toujours un moyen de foutre la merde. Kô, il était comme ça, et il avait pas l'impression qu'en restant avec Tôma et "le reste de la famille" ça allait changer grand chose.

Il fixait Tôma... Il avait l'air ... tellement ... mal. Abandonnant la main du jeune homme, Kô parti s'assoir sur la plage, face à la mer. Il ramena ses jambes près de lui et passa ses bras autour. Il venait d'atteindre ses limites, et son ventre était plus noué que jamais. Encore plus noué que quand il pouvait faire ses crises d'angoisse. C'était d'sa faute si Tôma était comme ca, c'était d'sa faute s'il était ici.

« Si t'es venu jusqu'ici pour me faire la morale, tu peux repartir, j'avais pas besoin d'toi pour m'apprendre que je suis qu'un enfoiré de première classe. »


descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Abe Tôma
when he left
Elle a jeté son coeur contre le mur, papa va le ramasser. J'ai jeté mon coeur contre le mur, papa va le ramasser. Je me jette contre le mur, papa va me ramasser. Δ Malzieu

C'est parfois difficile d'accepter ce qu'il se passe. Ce genre de situation ou on ne sait plus vraiment ce qu'il en est avec cette personne. Est-ce que c'était la fin ? Est-ce qu'il allait échouer ? Il ne savait pas vraiment. Et quand la main de Kô attrapa celle de Tôma, ce dernier senti comme un raté dans son coeur. Ou allait-il l'amener ? Etait-ce là un nouveau moyen de le briser un peu plus ? Pourtant il pouvait sentir à quel point Kô serrait sa main, ne la lâchait pas. Que devait-il penser de ça ? Est-ce que finalement ses mots lui avait fait se rendre compte de certaines choses ? N'osant pas faire sortir le moindre son de sa bouche, Tôma le suivait, dubitatif. Il l'écoutait marmonner en le traînant dans un endroit que le lycéen semblait connaitre. Il le laissait le guider, sans s'occuper de ce qu'il se passait autour, gardant la tête baissée.

Devant cette plage, Tôma ne faisant pas attention à l'endroit ou ils se trouvaient. Il regardait Kô se déchausser, dans un silence assourdissant. Ils étaient seuls, plus personne pour les écouter, les regarder. Tôma, il s'en foutait bien qu'il puisse y avoir d'autres gens autour d'eux, il était pas là pour eux, mais seulement pour son camarade. Il voulait juste qu'il l'écoute, et qu'il rentre avec lui. Mais vu ses réactions, Tôma ne savait plus comment réagir, quoi dire. Alors il se taisait, attendait un signe de la part de l'autre lycéen. Ca avait déjà été assez dur de tout lui balancer comme ça, de l'engueuler de la sorte.

Alors qu'il s'apprêtait à s'excuser d'avoir agit de la sorte, Kô prit la parole avant lui. Pourquoi ? Pourquoi lui dire qu'il n'était pas fautif alors que c'était lui, la principale victime de ses conneries quand ils étaient à la maison ? Ca n'avait pas de sens. Ses yeux s'écarquillaient, on pouvait lui dire et lui répéter des centaines de fois, il ne pourrait pas y croire, sinon ils n'en seraient pas là. Aucune réponse à ça ne lui venait. Il pouvait sentir Kô finalement s'éloigner, levant la tête pour pouvoir l'observer. Ses yeux le brulaient toujours aussi intensément. Le voyant au bord de la plage, Tôma se laissa seulement tomber par terre, finissant sur ses genoux, les yeux fermés et laissa tomber son sac à dos à côté de lui. « Pourquoi... ? Pourquoi t'es parti Kô ? Et me dis pas que c'est pas d'ma faute. J'sais bien que tu voulais pas que j'sois là... J'veux juste savoir pourquoi on a pas été capable d'former une vraie famille. »

Tôma le savait, le sentait, il était sur le point de craquer. Dire que la dernière fois qu'il s'était autorisé à pleurer devant quelqu'un, cela avait détruit le couple de son père. Est-ce que ça allait être pareil cette fois ci ? S'il n'arrivait pas à ramener Kô, il avait bien peur que cela puisse se produire à nouveau. Mais il voulait pas ça Tôma. Il était heureux que son père ai trouvé une femme comme Tsuna, quelqu'un qui l'acceptait comme il était, et qui lui donnait de l'amour. Lui qui avait tant peur des femmes reprenait peu à peu confiance grâce à elle. Mais le fait que les deux lycéens n'aient jamais réussi à trouver un terrain d'entente avait provoqué la fugue de Kô. Et ça, il aurait du mal à le pardonner. A lui-même, mais aussi à Kô, pour ces douloureux souvenirs qu'il était en train de revivre.

Le but premier de Tôma en venant le retrouver n'était pas de lui repprocher tout ce qui avait bien pu se passer entre eux, loin de là. Il en avait pas réellement eu l'intention au départ. Il avait juste craqué en le retrouvant, ça avait été plus fort que lui. En repensant à tout ce qu'il lui avait dit devant ce café, Tôma se mordait les lèvres. Non Kô n'était pas un enfoiré comme il pouvait bien le dire. Pas aux yeux de Tôma. Même avec leurs disputes. Au fond de lui, il savait que le lycéen n'était pas comme ça, qu'il y avait ce quelque chose qui l'avait rendu différent. Et au fil du temps, il avait comprit que c'était sa présence qui l'avait rendu comme ça. Alors ça aussi, c'était douloureux à entendre. Tôma ravalait un sanglot, il savait qu'à cet instant, il puisait dans ses dernières forces. Il était pas si fort que ça Tôma, surtout devant l'autre lycéen. Mais ces mots étaient tellement loin de la vérité, que ça l'énervait. Alors il s'était relevé et avancé vers Kô. Ses points se serraient une nouvelle fois. Oh s'il en avait eu le courage, il lui aurait bien foutu une gifle pour lui remettre les idées en place, mais même ça, il n'était pas sûr que ça fonctionnerait. « T'es pas un enfoiré, t'es juste con. Tellement con qu'tu vois pas tout c'que les gens font pour toi. Et vu qu'tu vois rien, tu crois juste qu'on s'en fout d'ta gueule. Mais ça, tu vois, ça aussi c'est des conneries ! Si j'suis venu, c'était pour qu'tu rentres à la maison. Mais au fond, c'était pt'être ça, ma plus belle connerie ! »
© GASMASK

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Orihara Kô


THE DAY WHEN HE LEFT



Sans savoir pourquoi, Kô avait attrapé la main de Tôma pour l'emmener loin de tous ces regards insistant qui commençaient à l'étouffer ; car même si ça ne semblait en rien déranger l'invité surprise de la journée, ça énervait Kô encore plus. S'il avait pu, il serait parti sans lui se réfugier sur cette plage déserte qui était son petit secret avec son père, mais il savait qu'en faisant cela, il s'en serait encore plus pris sur la gueule.

Il s'était décidé à briser le silence installé depuis leur départ entre les deux en affirmant que c'était lui, le problème, et non Tôma, ou qui que ce soit d'autre. C'était lui le fouteur de merde, il s'en rendait bien compte. Alors il était ensuite parti s'asseoir sur le sable, face à la mer, ajoutant qu'il n'avait pas eu besoin de lui pour remarquer qu'il était qu'un enfoiré.

Il se gratta l'arrière du crâne quand Tôma reprit à son tour la parole. « Pourquoi ...» Tout était flou. Il s'était décidé à partir, sans vraiment penser aux raisons, juste pour fuir. Ouais, fuir .. Mais qui ? Quoi ? Ça aussi, ça restait flou. Il s'était lui-même persuadé qu'il partait juste pour ne plus emmerder le monde, pour trouver son père et sa place, alors qu'au fond, c'était aussi pour fuir Tôma.. Parce que Tôma, tout devenait trop bizarre, il savait plus comment réagir avec lui, et ça lui faisait peur. Mais c'était de sa faute, il aurait jamais du accepter de l'aider pour son devoir de maths, ni accepter finalement une aide lors de sa crise de panique, ni, au final, de l'accompagner à ce fichu concert aux États-Unis. Il aurait du tout refuser, tout envoyer balader comme il savait si bien le faire, parce que tout ça, ça avait changé un truc sur lequel Kô ne mettait pas de mots. Et il aimait pas ne pas avoir le contrôle de sa propre personne. « J’sais pas. Pour retrouver mon père et rester avec lui, sûrement ...» Enfin, c'est ce qu'il faisait depuis qu'il avait quitté le sol nippon, se forçant à chaque fois à ne pas penser à son camarade de chambre avec qui il s'était - sans vouloir l'avouer - habitué à vivre. Voilà que le jeune homme avait réussi à semer le doute dans l'esprit du japonais qui serra les dents. « Tss .. j'ai jamais dit que j'voulais pas qu'tu sois là.» Ça, c'était sorti tout seul, dans un murmure, certes, mais sans réfléchir, Kô avait dit ce qu'il pensait. Il s'était lui même étonné de ses paroles, priant intérieurement pour que le lycéen n'ait rien entendu. Tout était tellement contradictoire qu'il ne comprenait plus rien. « Puis c'est quoi, pour toi, une vraie famille ? Parce que moi, c'est ma mère et mon père réuni, chose qui ne se refera plus jamais.»

Kô lâcha un fin soupir avant de relever la tête vers Tôma, à côté de lui, qui venait encore une fois lui faire savoir ses défauts. Entre être un enfoiré, et con, y avait pas une énorme différence pour le lycéen. C'était la même chose, et dans un cas comme dans l'autre, il était en tort. Il s'apprêtait à sortir quelque chose, mais il se ravisa, ferma les yeux et posa sa tête sur ses genoux. Et dire qu'il allait s'excuser, mais qu'encore une fois, tous ces mots si difficiles à prononcer de sa part étaient rester coincés. C'était dans sa nature maintenant, dire pardon, c'était plus dans ses capacités. Puis, en général, qu'est ce qu'il savait faire dans la vie, Kô, à part se plaindre, envoyer balader Tôma, rester seul, se défouler ? Pas grand chose d'intéressant à vrai dire... il savait pas faire grand chose de cool comme Tôma qui avait tout pour lui, tout pour réussir à ses yeux.

« J’t’ai pas demander de venir me chercher aux dernières nouvelles. De toute façon, ça va rien changer si j'rentre. J'serais pas mieux, j'serais pas moins con comme tu dis.»

Il avait cette impression d’être complètement inutile, alors qu'est ce que ça changeait au fond qu'il soit parti. A ces yeux, ça ne changeait rien. Mais comme lui faisait remarquer le lycéen, il était trop con pour pouvoir imaginer un seul instant que les autres puissent avoir besoin de lui, parce que ça, il y croyait pas.


descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Abe Tôma
when he left
Elle a jeté son coeur contre le mur, papa va le ramasser. J'ai jeté mon coeur contre le mur, papa va le ramasser. Je me jette contre le mur, papa va me ramasser. Δ Malzieu

Pendant le trajet, en silence, Tôma avait essayé de remettre en place ses idées. Peine perdue, tous ces discours qu'il s'était fait et refait dans sa tête avant de retrouver Kô, il les avait oubliés. Tout était brouillé depuis qu'il l'avait retrouvé, qu'il l'avait observé de longues minutes à la terrasse de ce café. Il n'arrivait plus à savoir exactement pourquoi il s'était décidé à le chercher. C'était l'idée la plus stupide du monde. Pourtant, ces derniers temps, son camarade lui donnait matière à espérer que tout puisse mieux se passer entre eux. C'était pas grand chose, mais il avait le sentiment que l'autre lycéen commençait à faire des efforts. Ou peut-être qu'il avait tord. Il savait plus trop quoi penser de ça. Et même s'il ne le montrait pas, ça lui faisait plaisir, quelque part, de voir que Kô s'améliorait à la maison. Alors, il arrivait pas à comprendre pourquoi il était parti, les avait abandonné comme ça. Il arrivait pas non plus à comprendre pourquoi ça l'avait autant chamboullé de plus le voir dans leur chambre, ni même à l'école. Ca le perturbait, il y avait quelque chose qui avait disparu, ce petit truc qui faisait que, sans s'en rendre compte il avait été prêt à traverser le globe pour ça.

Tôma pouvait comprendre que son camarade veuille revoir son père. Mais ça aurait pas été plus simple de l'appeler, de prévoir des vacances avec lui ? De ce qu'il savait, ils étaient toujours en contact. Tôma l'enviait pour ça, avoir une mère et un père, qui l'aimaient, qui semblaient toujours gentils avec lui. Il aurait aimé connaître ça. Et puis... ce que marmonait Kô, ce qu'il avait à peine entendu, ça aussi, ça provoquait quelques ratés dans son coeur. Ca l'embrouillait encore plus. Tôma se pinçait la lèvre en fermant les yeux. Tout était paradoxal, le fait qu'ils se chamaillent tout le temps mais que Kô n'ai jamais voulu qu'il soit pas là, le fait qu'il puisse ne pas être le fautif, les raisons pour lesquelles il lui en voulait d'être parti. Il n'y avait rien de cohérent là dedans. Il savait plus quoi répondre Tôma, il avait toujours voulu d'une famille, recomposée ou non, et ça, il pouvait pas l'expliquer. « C'était seulement pour ça ? Y'avait d'autres solutions pour aller l'voir que partir comme ça non ? »

La famille, devait-on seulement en parler ? Avec tout ce qu'il avait vécu, il ne savait même pas ce que c'était réellement. Parfois, il s'était seulement imaginé avoir un petit frère, mais une mère... Il avait développé une vraie phobie des femmes avant que Tsuna ne débarque dans sa vie. Alors dans son esprit, Tôma pensait stupidement qu'avoir une famille, c'était avoir Tsuna et Kô dans sa vie. Parce que en se voyant avec eux, il s'imaginait les vraies familles autour de lui. Mais ça, il ne pouvait pas l'exprimer, l'expliquer. Et ça aussi, ça l'énervait. Il savait pas quoi répondre. « Ca Kô, j'peux rien y faire. Moi aussi j'aurais voulu qu'ma mère et mon père soient toujours ensemble, la différence tu vois, c'est que j'ai jamais eu d'mère. » Voilà, il l'avait lâché, le fait que lui avait pas cette chance là. C'était finalement sorti, sans qu'il n'y fasse vraiment attention. Ca devait être la première fois qu'il parlait de ça, parce que c'était trop difficile à admettre. Sa mère n'avait jamais voulu de lui, contrairement à Tsuna et son fils.

Devant l'autre lycéen, Tôma gardait ses points serrés. Il s'en voulait de pas être capable de frapper dans quelque chose, extérioriser sa colère. Il était pas capable de faire comme Kô, il y arrivait pas, même avec des cours de boxe, même quand on lui marchait sur les pieds. Il n'avait que les mots pour lui, mais ça semblait pas assez. Surtout maintenant. Bien sûr qu'on lui avait rien demandé, que c'était son choix à lui d'avoir voulu venir le chercher. Mais aucun mot n'expliquait réellement ça. « T'as pas envie d'essayer ? T'as pas envie de... J'sais pas moi ! De t'imaginer un quart de seconde qu'on peut vivre normalement ? Que même si tes parents sont plus ensemble, y'a d'autres gens qui sont là pour toi ? C'est pas important ça aussi ? » Parce que pour lui, ça l'était. Parce que finalement, s'il était là en face de Kô, c'était parce qu'il était important pour lui, que quelque part, il voulait pas qu'il soit loin. Dans le fond, tout était différent sans lui, mais il comprenait pas tout ça non plus.
© GASMASK

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Orihara Kô


THE DAY WHEN HE LEFT




« J'ai pas cherché plus loin ...»

Y avait-il seulement d'autre moyen de voir son père ? Était-ce aussi vraiment que pour cela qu'il avait sauté dans le premier avion qu'il avait pu trouver en direction de cette île dont il n'avait toujours vu que de simple photos prises par son paternel ? Il savait plus, il avait pas réfléchi, et d'un certain côté, plus Tôma lui parlait, plus Kô commençait à s'en vouloir d'être parti comme un voleur.

L’étudiant avait automatiquement baissé la tête, qu'il releva presque aussitôt. Qu'est ce qu'il venait de dire ? Kô craignait ne pas avoir bien entendu. Depuis quand c'était comme ça ? Il était pas au courant de cette histoire là. Tôma lui en avait jamais parlé, Mr Abe et sa mère non plus. Mais quoi de plus normal quand on savait que l'adolescent faisait tout son possible pour parler le moins souvent aux autres habitants de la maison. En soit ... Il ne connaissait pas grand chose de son camarade, surtout quand il s'agissait de sa vie avant qu'il n'entre dans la sienne. Et au fond de lui, il était désolé, mais il savait pas quoi dire, et seul le silence répondit. Il se sentait encore plus con, mais tellement con ..

Seulement, il voulait pas que ça change, parce que si il se décidait enfin à faire des efforts, de vrais efforts, tout changerait radicalement pour lui. Il voulait pas vivre dans un environnement qui lui serait trop étranger, trop inhabituel. Parce que la façon dont il vivait actuellement, ça lui permettait de garder un certain contrôle, de se protéger de tout ce qu'il ne pouvait affronter. Et encore maintenant, c'est tout ce qu'il réussissait à faire : repousser Tôma et ses idées pour ne pas avoir à les affronter. Il savait qu'il était en tort, qu'il méritait bien qu'on lui retourne le cerveau un peu plus d'une fois dans tous les sens, mais ça l'empêchait de rien.

C'est en serrant les dents que le japonais tenta quand bien même de s'imaginer ce que son camarade pouvait qualifier de "vie normale". Est-ce que cela signifiait rentrer dans une routine des plus niaises, remplie d'amour, de câlins, de bisous. Non. il voulait pas, c'était pourri ça comme vie. Si il faisait des efforts, il devrait arrêter d'emmerder Tôma aussi, c'est ça ? Arrêter de se battre avec lui ? Arrêter de l'envoyer voir ailleurs quand l'envie - souvent présente - lui venait ? ... Arrêter de l'écouter chanter en cachette ? Arrêter de se demander quelle bêtise allait encore le mettre dans tous ses états juste pour le plaisir de le voir s'évertuer à trouver ses affaires ? Non décidément, ils étaient trop différents. Kô n'aurait jamais supporté qu'on lui fasse ça, il aurait craqué depuis longtemps avant d'en mettre une à la personne qui avait osé se jouer de lui. Mais Tôma, à chaque fois, il revenait, il oubliait, sans jamais se préoccuper des choses passées. Finalement, ils étaient peut-être aussi bornés l'un que l'autre ? Quand Kô accentuait son rejet, Tôma semblait revenir avec plus de détermination ... c'est ce dont il avait l'impression. N'était ce pas aussi ce pourquoi ils étaient côte a cote, à des kilomètres et des kilomètres de leur maison ? Il s'efforça de ne pas y penser et lâcha un : « Non. J'veux pas.»

Voilà. Est-ce que, maintenant, il allait revenir ? Est-ce que le lycéen n'avait vraiment aucune limite ? Kô n'osait même plus le regarder, parce qu'il savait qu'il jouait avec le feu, qu'à force de pousser le bouchon trop loin, Tôma allait finir par céder. Et là, il était certain qu'il venait de faire tomber la goutte d'eau qui ferait déborder le vase. Ce n'était pas vraiment pour le plaisir qu'il sortait des trucs comme ça, c'était totalement inconscient de sa part, mais le japonais voulait voir jusqu'où pouvait aller Tôma et jusqu'où il était capable de le supporter.


descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Abe Tôma
when he left
Elle a jeté son coeur contre le mur, papa va le ramasser. J'ai jeté mon coeur contre le mur, papa va le ramasser. Je me jette contre le mur, papa va me ramasser. Δ Malzieu

Il avait pas cherché plus loin... C'était quoi ces conneries ? Tôma fronçait les sourcils, il avait du mal à y croire. Il savait qu'il y avait quelque chose d'autre, mais il savait surtout qu'il n'arriverait jamais à mettre le doigt dessus, qu'il ne le saurait jamais. Tôma, il était plus vraiment sûr que ses mots puissent faire changer l'avis de l'autre lycéen. Il était même plus sûr qu'espérer soit encore suffisant. Ca avait pas l'air de changer grand chose pour Kô qu'il soit venu, et il s'en rendait bien compte.

Les yeux rivés sur son camarade, Tôma secouait lentement sa tête. Lui même n'arrivait pas à croire ce qu'il venait d'avouer à voix haute. Il se mordait la lèvre, il voulait pas en parler à Kô, lui dire ce genre de choses à propos de lui. De toute façon, c'était pas comme si l'autre lycéen en aurait quelque chose à faire. Tôma, il était sur que son camarade s'en foutait bien de sa vie, ça crevait les yeux, et ça changerait pas grand chose pour lui. Mais le dire comme ça, c'était pas pareil. C'était avouer une nouvelle faiblesse à Kô, et ça, c'était pas concevable. Il s'en voulait quelque part. Et puis... Qui sait comment l'autre jeune homme allait bien pouvoir utiliser ça pour l'énerver. C'était peut-être aussi une des raisons pour lesquelles il en parlait jamais. Ca et le fait que lui même, n'en discutait jamais avec son père. Ils s'étaient tout dit sur le sujet de toute façon, et Tôma savait ce qu'il avait à savoir sur elle. Ca lui déchirait le coeur, et voir que Kô avait été capable de laisser sa mère seule, il comprenait pas.

Peut-être que c'était trop utopique de la part de Tôma que de croire qu'il était possible de réellement former une famille auprès de Madame Orihara et son fils. Peut être qu'il aurait jamais du faire autant pour faire en sorte que ça marche, que Kô l'accepte dans sa vie. Après tout ce temps à espérer, c'était difficile d'y mettre un terme, de se dire que finalement il avait eu tord, et que Kô et lui, ça pourrait jamais être une famille. Qu'il serait sûrement même pas capable de le faire revenir à Tokyo. En fait, il était en train de lamentablement échouer, et il savait pas comment réagir à ça.

Finalement, Tôma savait pas ce qui était le plus dur, admettre qu'il échouait, ou alors comprendre que Kô, il s'en foutait de lui. C'était pourquoi alors toutes ces disputes de gosses ? Ces manies à cacher ses affaires ? Pour finalement accepter son aide, l'aider même ? Ca voulait dire quoi ? Parce que ça semblait pas signifier grand chose aux yeux de Kô. Il voulait même pas essayer, même après tout ce qu'il avait fait, et ça, ça lui tordait un peu plus le coeur. Il avait plus les mots, ses lèvres s'entrouvraient pour ne laisser sortir aucun son. Tôma, il arrivait même plus à comprendre ce qu'il ressentait. Il était... énervé, déçu, triste, et puis il comprenait pas non plus. Ca le déstabilisait.

Parce que Kô voulait pas que ça change, voulait pas essayer d'avoir une vie de famille un peu plus normale, Tôma, il pouvait plus rien faire. « Si tu veux pas, ça sert plus à rien que j'essaie alors. T'étais pas obligé de m'faire traverser l'globe pour me l'dire. » Si c'était son plan depuis le départ, Tôma aurait certainement du mal à le supporter. Pas avec tous ces souvenirs qui lui étaient revenus de plein fouet. Non, ça lui faisait trop mal, rien que d'y penser. Il aurait pas pu aller jusque là, si ? Tout se troublait dans son esprit. Et si Kô avait été capable de ça, jamais il pourrait lui pardonner. Il ne se sentait pas capable de tenir plus longtemps devant lui, ses yeux allaient finir par déborder. Et ça, il était hors de question que Kô le voit, pas ça. Il lui donnerait pas cette chance.

Et ça en était trop pour lui. Il était hors de question de craquer devant Kô, lui donner la possibilité de le voir encore plus faible que ce qu'il n'était déjà. Alors, sans même attendre une réponse, Tôma se retourna et commença à partir, attrapant son sac au passage. Il pouvait plus lui faire face plus longtemps, c'était trop dur. Il savait que tout ça ne servirait à rien. Il devait se rendre à l'évidence, il avait échoué, Kô n'allait certainement pas rentrer.
© GASMASK

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Orihara Kô


THE DAY WHEN HE LEFT




Kô, il savait plus quel parti prendre. D'un côté, une voix dans son esprit lui disait de rester où il était, de ne pas bouger, de laisser Tôma partir comme il était venu. Mais de l'autre, il y avait son cœur qui se serrait, et cette voix qui lui disait de le suivre, d'aller le chercher. Kô fixait l'horizon, se demandant ce qu'aurait fait son père à sa place, parce que son père, il s'était trouvé ici même, à regarder dans la même direction. « 'Tain !»

Dans quelle merde il s'était foutu. Le jeune homme donna un gros coup sur le sol à côté, de son poing droit, et même si ce n'était que du sable, il avait quand même regretté peu après, se massant doucement la main tout en grimaçant. Il savait pas quoi faire, et si Tôma avait sorti que venir le chercher était sa plus grosse connerie, celle de Kô serait de rester planté là. Avant de se lever, il gigota dans tous les sens, comme pour évacuer la colère de ne plus se comprendre lui même, comme si ça allait lui permettre de s'y retrouver un peu plus.

Kô, il avait l'impression de toujours tout faire de travers, il faisait toujours tout foirer de toute façon, c'était pas nouveau, et c'était pas aujourd'hui que ça allait changer,  il faut croire. Se cacher derrière une facette désagréable, froide, tout ça pour se protéger soi-même, c'était pas une solution. À force de tout rejeter, il s'était presque retrouvé seul, enfermé dans des murs incassables, enfermé derrière trop de superficialité, et il aimait pas tant que ça la solitude. Fallait qu'il se lève, qu'il aille chercher Tôma, qu'il s'excuse ... Enfin, c'est comme ça que raisonnerait plus d'un adolescent normal de son âge.

Un nouveau coup de pied dans une petite colline de sable qu'il détruisit, l'étudiant attrapa ses chaussures qu'il enfila de deux gestes rapides après avoir quitté la plage. Sur le chemin qu'il emprunta, il se repassait tout ce qu'avait bien pu dire Tôma depuis qu'il était venu le voir à la terrasse du café. Et .. il s'était même surpris à penser à ces moments qu'ils avaient passés ensemble, que Kô ne supportait pas, qu'il trouvait tout simplement insupportable, et qui pourtant, quand il y repensait à présent, étaient on ne peut plus agréables. Cherchant le jeune homme du regard tandis qu'il avançait, il se remettait en question. Il était clairement allé trop loin aujourd'hui, et il était peut-être prêt à faire certaines concessions. Est-ce que, enfin, il allait prendre en compte tout ce que le lycéen lui disait ? Est-ce que ça allait enfin rester gravé dans sa mémoire ? Oh oui. Ce jour là , il s'en rappellera toute sa vie. Parce que pour la première fois, il pensait à Tôma, qui avait traversé des océans et des pays pour venir le retrouver sur une île.

Il avait maintenant rejoint une rue plus fréquentée et décida d'accélérer le pas quand il cru reconnaître de dos son camarade. Sa main se posa sur l'épaule du jeune homme qui se retourna vers lui. « Tôma ? Oh ... J'suis désolé, j'vous ai confondu avec quelqu'un d'autre.» Comment avait-il pu le confondre avec Tôma. Ce n'était qu'un touriste, japonais lui aussi, dont Kô se souvenait pour avoir pris le même avion que lui. La différence avec Tôma était flagrante. Déjà, Toma était plus grand, plus fin aussi. Et, non, décidément à quoi pensait-il en le prenant pour le lycéen. Il se baissa respectueusement, comme le faisait en général tous les japonais, et reprit sa marche, déconcerté par le fait qu'il ne puisse finalement plus mettre la main sur .. son ami.

Secouant la tête, Kô décida de faire demi-tour. S'il n'avait pas trouvé Tôma de ce côté, et que ce dernier n’était sûrement pas parti en courant, c'est qu'il allait pas dans la bonne direction depuis le début. Aussi, s'il voulait le rattraper, maintenant, il allait devoir accélérer, et c'est donc en courant qu'il fit marche arrière. Pour récupérer de son souffle, le jeune homme s'autorisa de ralentir quelque secondes, regardant de tous les côtés, avant de reprendre sa course en vain. Il ne le trouvait pas. Il avait carrément plus de chance de retrouver son père que Tôma dans cette situation, mais lorsque sa silhouette entra dans son champs de vision son cœur rata un battement. Qu'est ce qu'il allait bien pouvoir lui dire, finalement. La chaleur aidait pas non plus à le faire réfléchir et Kô s'arrêta complètement, quelque mètres derrière le lycéen, à bout de souffle. Et s'abaissant en avant pour s'appuyer sur ses genoux, il ferma les yeux et lâcha : « J'suis désolé ... »

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Abe Tôma
when he left
Elle a jeté son coeur contre le mur, papa va le ramasser. J'ai jeté mon coeur contre le mur, papa va le ramasser. Je me jette contre le mur, papa va me ramasser. Δ Malzieu

Tôma, il s'en voulait dans le fond, d'avoir fait tout ça pour rien. Il arrivait pas à comprendre pourquoi Kô ne voulait même pas essayer. Il se rendait pas compte de tout ce qu'on faisait pour lui, et Tôma, il était pas capable de lui faire comprendre. Il avait pas été capable non plus de lui donner envie de rentrer à la maison avec lui. Et c'était dur à supporter, dur de se dire qu'il pouvait rien faire de plus pour le faire changer d'avis. Son coeur se serrait un peu plus, et, s'étant rendu à l'évidence, le lycéen était seulement parti. Finalement, peut être qu'il n'aurait pas du venir.

Le jeune homme s'était mit à marcher sans trop savoir ou il allait. Après tout, il ne connaissait rien ici. Il avait attendu d'être assez loin de cette plage pour laisser couler quelques larmes, qui lui brulaient les yeux. Loin de Kô, il pouvait enfin se le permettre. Tôma s'était simplement mit à errer. Qu'importe ou il pouvait bien attérir, ça pouvait pas être pire que ce qu'il venait de vivre. Il retournerait pas sur cette plage, c'était tout ce qu'il savait. La tête baissée, il avançait simplement sans se soucier des gens autour. Il essayait de remettre en place ses pensées, ce qu'il allait bien pouvoir dire à son père, et Tsuna, quand il allait revenir. Ca aussi, ça allait être dur à expliquer, à affronter. Il commençait même à se demander si c'était une bonne idée de rentrer, s'il vallait pas mieux qu'il aille ailleurs. Il pouvait pas rentrer sans Kô. Il pouvait pas faire ça, et pourtant, il venait d'échouer.

Outre tout ça, Tôma, il pouvait pas s'empêcher de penser à son père, qui allait être terriblement déçu. Il voulait pas ça. Et si ça venait à briser le couple de son père, Tôma ne pourrait pas se le pardonner, pas après tous ces qu'ils avaient vécu tous les deux. Il avait déjà détruit les deux premiers couples de son père, et il voulait pas que ça recommence, surtout pas avec Tsuna. Parce que Tsuna, elle avait été la première à être aussi gentille avec lui, sans le savoir, elle l'aidait petit à petit à estomper ses traumatismes.Tôma, il avait aussi besoin d'elle, et son père était heureux avec elle. Il pouvait pas les décevoir tous les deux.

Perdu dans toutes ses pensées qui se bousculaient dans son esprit, le lycéen traînait des pieds, inlassablement. Il savait qu'il n'y avait plus rien à faire, et que jamais il arriverait à le convaincre, et c'était douloureux à admettre. Mais c'était sans compter sur une voix, une phrase, qui le stoppa net. Kô était juste derrière lui, il pouvait reconnaître cette voix entre mille. Et ça lui déchirait un peu plus le coeur. Pourquoi était-il revenu vers lui ? Est-ce qu'il avait bien entendu ce qu'il avait dit ? Parce que dire désolé, c'était pas dans les habitudes de Kô. Dos à lui, Tôma essuyait les quelques larmes sur ses joues, légèrement rosies. Tôma, il voulait pas que Kô le voit comme ça, et un léger souffle s'échappa d'entre ses lèvres avant qu'il ne tourne légèrement la tête vers le côté, les yeux fermés. « Désolé d'quoi... ? »

Tôma, il avait même plus la force de l'engueuler. Et là, si tout était déjà embrouillé dans son cerveau, le simple fait que Kô soit venu le chercher le déstabilisait plus qu'il n'était possible d'imaginer. Qu'est-ce qu'il devait penser de ça ? Il savait plus. Comment Kô arrivait-il à tout chambouller dans sa tête comme ça ? Est-ce que finalement, l'autre lycéen avait réfléchit sur ce qu'il lui avait dit ? Ca, il en était pas vraiment sûr. Mais s'il était là, derrière lui, peut être qu'il avait raison quelque part. Il savait plus, vraiment. Il n'était plus sûr de rien, et préférait se taire.
© GASMASK

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Orihara Kô


THE DAY WHEN HE LEFT




Certes, quand Tôma avait quitté la plage sur laquelle ils étaient, Kô avait mit du temps - enfin, quelques minutes - à se relever pour le suivre. Mais il s'était convaincu que s'il ne l'avait pas fait, il l'aurait regretté amèrement, et que s'il avait souvent fait des choix qui illustraient énormément son immaturité plus ou moins occasionnelle, cette fois ci, il se devait de faire un effort quoi. Il s'était d'abord trompé de côté pour ensuite arriver en courant vers celui qu'il recherchait à tout prix, s'arrêtant quelques mètres seulement derrière. ll ne s'était pas trompé comme la première fois. Là, il s'agissait bien de Tôma, il en était on ne peut plus certain.

Il s'était excusé... Comme il n'avait jamais eu le courage de le faire auparavant. Et il avait eu peur que seul le silence ne lui réponde, que Tôma continue son chemin sans lui prêter une quelconque attention. Il avait eu peur que Tôma ne lui fasse à son tour ce que Kô faisait 24 heures sur 24, qu'il ne se décide de l'envoyer en beauté balader. D'ailleurs, il ne savait même pas s'il avait parlé assez fort, si ces trois mots, extrêmement durs à prononcer pour le lycéen, étaient réellement sortis de sa bouche ou s'il n'avait fait que les penser un peu trop fort. Mais, mis à part les battements de son cœur qui résonnaient dans ses oreilles, il n'entendait pas de bruit de pas ; le japonais semblait s'être arrêté. Il avait donc entendu .. n'est-ce-pas ? La voix légèrement troublée de Tôma se fit dès lors entendre, confirmant au jeune homme qu'il avait bel et bien parlé à voix haute, et que cela n'avait pas été forcément en vain.

C'est vrai, ça, de quoi était-il désolé ? De tout, et de rien. De ces moments où sans raison il l'avait envoyé voir ailleurs. De ces phrases ignobles sorties sans réfléchir. De son attitude invivable la quasi-totalité des jours. Du fait qu'il n'ait jamais osé se remettre en question avant ça, et qu'il avait fallu que Tôma vienne le voir à l'autre bout du monde pour lui faire comprendre, après lui avoir fait la morale de sa vie, qu'il était peut-être enfin temps qu'il arrête de ne penser qu'à lui-même. Mais, se remettre en question, c'était dur, et ça faisait mal aussi. Son cœur était bien trop serré, ce qui n'aidait pas du tout à reprendre son souffle.

Toujours courbé en avant, Kô ne pouvait pas le regarder en face, c'était impossible. Pas après tout ce qu'il avait pu se passer, pas après avoir lâché des excuses. Il avait honte .. Il avait tellement de chose à se faire pardonner, au fond, que la liste était bien longue, et qu'il ne voyait pas par quoi commencer.

« J’suis ... désolé. C'est tout ...»

Il ne savait pas ce qu'il avait, mais sur le moment, il avait l'impression qu'il pouvait s'excuser, encore et encore, comme si toute la difficulté qu'il avait trouvé en cette formule, depuis le début, s'était volatilisée d'un seul coup. Kô rouvrit les yeux pour observer le sol, particulièrement attractif ce jour-là, et en observait les moindres détails, trop peu courageux pour affronter Tôma face à lui. Mais .. Il était prêt à assumer les conséquences de ses actes, et la venue de son camarade à Madagascar en faisait partie. Inspirant un bon coup, Kô se redressa et fixa Tôma dos à lui. « Tu comptes ... repartir ... maintenant ? »

Il était pas tant pressé que ça de rentrer, mais ça faisait quoi, une semaine ? Une semaine qu'il s'était retrouvé tout seul sur cette putain d'île qu'il avait traversé une fois déjà à cause d'une simple erreur d'adresse ? Qu'il n'avait parlé japonais que pour se plaindre des habitants qui ne comprenaient rien à son anglais ? C'est pas de sa faute si c'est pas sa cam les langues, et que son accent anglais est aussi parfait qu'une mousse au chocolat faîte sans blancs en neige. Alors oui, il avait fallu lui laisser du temps avant qu'il ne digère l'information que Tôma était venu pour lui, qu'ils étaient à des kilomètres de leur maison, mais à seulement quelques mètres l'un de l'autre, et que même s'il avait été dans un premier temps réticent à l'idée de le voir, il était extrêmement soulagé de lui avoir remit la main dessus.

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Abe Tôma
when he left
Elle a jeté son coeur contre le mur, papa va le ramasser. J'ai jeté mon coeur contre le mur, papa va le ramasser. Je me jette contre le mur, papa va me ramasser. Δ Malzieu

Alors qu'il s'était mit à errer tel un fantôme dans les rues environnantes, Tôma s'était seulement arrêté en entendant la voix de Kô derrière lui. Un instant, il cru avoir rêvé, mais avait vite comprit qu'il était bel et bien là, pouvant entendre son souffle légèrement saccadé derrière lui. Il était venu, et pour la première fois depuis qu'ils se connaissaient, l'autre lycéen venait de s'excuser. Et Tôma, il n'arrivait tout simplement pas à y croire. Ses yeux s'étaient écarquillés en entendant Kô, il pouvait même sentir son coeur rater quelques battements. C'était tellement difficile d'y croire. Déjà que son esprit était brouillé par pas mal de questions, voilà que son camarade venait en ajouter de nouvelles. Pourquoi ? Non vraiment, là il ne comprenait plus rien.

Tôma, il savait pas quoi dire, quoi faire. Il avait pourtant essayé de le convaincre, mais ça avait pas été assez suffisant. Et maintenant... Il était là, il l'avait rattrapé, retrouvé dans ces rues, et s'était excusé. Dans le fond, c'était pas tant ça que Tôma voulait entendre, mais il voulait seulement comprendre pourquoi il était aussi distant, refusant toute aide, restant renfermé sur lui même. Mais surtout, Tôma voulait savoir comment il pourrait l'aider, lui faire changer ça. Si c'était encore possible... Et c'était pas avec des excuses qu'il allait trouver des réponses à toutes ses questions. Tôma, il était beaucoup trop perdu pour qu'un son ne sorte de sa bouche. Kô venait de s'excuser une seconde fois. Il avait vraiment réussit à prononcer cette phrase, pour une fois. Et il pouvait sentir son coeur se serrer un peu plus. Rien de tout ça n'avait de sens.

Pour autant, Tôma n'avait pas la force de se retourner, de lui faire face. Il était seulement capable d'attendre que l'autre jeune homme daigne dire autre chose, parce que lui, il n'en avait pas le courage. Il n'avait même pas eu le cran de le laisser seul après tout ce qu'il avait pu lui faire. Pourtant, il aurait pu le laisser à son tour, faire sa vie, ne plus se soucier de lui, mais ça, c'était pas dans le caractère de Tôma. Il laissait toujours Kô recommencer ses méchancetés, ses blagues, et c'était plus fort que lui, il était toujours passé outre. Une fois encore, Tôma s'était arrêté, et était prêt à l'écouter. Ravalant un sanglot, Tôma ouvrit lentement les yeux, son visage à peine visible. Il voulait pas que Kô le voit comme ça, aussi faible. Parce que à ce moment précis, c'était tout ce qu'il était, faible. Il n'osait même pas bouger, pouvant sentir le regard de Kô sur lui.

Pour autant, Tôma, il savait déjà qu'une part de lui l'avait déjà pardonné. Parce qu'il savait que Kô était comme ça, que c'était dans sa nature. Il arrivait jamais vraiment à lui en vouloir. Et même là, sur une île à l'autre bout du monde, il était prêt à pardonner, encore une fois, s'ils rentraient ensemble. C'était stupide, Tôma s'en voulait pour ça, ne pas avoir été capable de se rebeller face aux disputes. Alors si tout ça n'était pas vraiment prémédité, Tôma n'allait pas lui en tenir rigueur, une fois de plus. Se mordant la lèvre, il s'en voulait de ne pas être plus fort que ça.

Le lycéen ne savait plus ce qu'il devait faire, s'il devait rester, ou rentrer, avec ou sans Kô, s'il devait partir ailleurs même. Il était seulement épuisé, usé par cette scène qu'il n'aurait jamais pu imaginer. C'est vrai ça, si on lui avait dit qu'il traverserait le globe pour savoir ou il s'était planqué, il aurait seulement dit que c'était pas possible. Mais sa présence à Madagascar s'était avérée être un échec, et peut être vallait-il mieux pour lui de retourner au Japon. « J'ai plus rien à faire ici... » Sa voix tremblait, il n'arrivait même plus à hausser le ton. « D'toute façon, j'ai bien compris qu'tu rentrerais pas... » Tôma, il disait ça comme si c'était un fait. Il n'arrivait même plus à espérer quoi que ce soit de la part de Kô. Il déglutissait lentement, même ça, c'était dur à admettre à voix haute.
© GASMASK

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Orihara Kô


THE DAY WHEN HE LEFT




Lui qui était si fort d'habitude, c'était comme s'il perdait désormais tous ses moyens. Et dire qu'il s'était excusé deux fois ... Deux fois bordel .. Si on lui avait dit qu'il demanderait pardon deux fois d'affilée à Tôma, il aurait bien ri au nez de cette personne, affirmant que tout propos de ce genre ne passerait jamais ses lèvres. Et pourtant ... Ce qui devait arriver un jour arriva bien plus vite qu'il ne le pensait.

La chaleur lui montait à la tête. Au lieu de se préoccuper de son camarade, ne devrait-il pas retourner à la recherche de son père ? Ne prenait il pas un énorme retard en choisissant de rester planté là ! Fallait qu'il se reprenne, qu'il en finisse vite avec Tôma et qu'il fuit le plus loin possible de lui. C'était trop bizarre d'être prêt de lui, de lui parler, parce qu'il était jamais lui-même ces temps ci.

Kô ravala difficilement sa salive, encore essoufflé, tentant tant bien que mal de se préparer mentalement à ce qu'il allait dire. Parce que oui, il était conscient de ses paroles et de ses actes actuels, et ce qu'il s'était décidé à demander au jeune homme face à lui montrait qu'il était complètement désespérer à l'idée d'être seul sur cette île. À l'idée qu'au fond il n'était même plus sûr de pouvoir remettre la main sur son stupide père qui devrait investir dans un téléphone plutôt que de toujours acheter des putains d'appareils photo !? En parlant d'appareil photo ... s'il avait embarqué le sien avec lui et ne l'avait pas laissé dans la chambre qu'il occupait, il aurait pu prendre de magnifiques clichés. Et même comme ça, de dos, Tôma et le paysage autour de lui aurait sûrement été l'un de ses plus beaux.

« Je rentrerai. J'te l'jure.»

Pourquoi transformait-il ça en promesse ? Ça n'avait aucun sens, et pourtant, il s'était senti obligé de le lui promettre. Une promesse ... Était-ce parce qu'il lui était complètement immoral d'en rompre une ? Et qu'il voulait absolument qu'au moins une fois ses dires ne montrent pas un tunnel sans fin ?

« Mais, à une seule condition.»

Évidemment, il n'allait tout de même pas, après tout ces kilomètres parcouru, rentrer comme une fleur chez eux. Parce qu'en plus il faut dire qu'il allait devoir s'excuser auprès de leurs parents maintenant. Kô détourna son regard sur les arbres aux alentours, encore un signe de sa faiblesse finalement par rapport au lycéen qu'il ne pouvait plus regarder.

« J’ai ...» Besoin d'aide.

Non, décidément, ça ne sortait pas, ça non plus. Parce que s'il s'était excusé, il s'était dit qu'il pourrait le lui en demander, non ? Rien n'était plus impossible à présent ? Mais il se trompait, parce qu'il avait encore une fierté mal placée. Et c'est en serrant les dents et les poings qu'il s'énervait contre lui-même. C'était quoi son problème sérieusement .. Parce qu'il était même plus capable de se contrôler maintenant ?! Encore une fois, l'envie de se défouler augmentait, et tirer dans un cailloux qui passa devant l'autre lycéen sans le toucher n'était pas suffisant. En plus .. il en avait marre de ses excès de colère qu'il ne pouvait même pas maîtriser. Peut-être allait-il songer à voir un psy, ou un autre truc, parce que la boxe ne suffisait plus.
L’étudiant se déplaça légèrement sur le côté pour se laisser glisser contre un arbre. Il avait besoin d'aide, il le savait, tout comme il avait eu besoin d'aide avant et que Tôma s'était toujours si gentiment proposé et qu'il n'avait jamais accepté, ou peut-être une ou deux fois en cas de force majeure, comme pour sa crise de panique si il se souvenait bien. Il avait besoin d'aide mais sa fierté lui empêchait de faire quoi que ce soit, d'accepter que les autres lui en proposent. Son regard se posa dans le vide. Était-ce une force de refuser l'aide des autres ? Ou bien une terrible faiblesse que Kô ne semblait pas accepter.

« Tôma ... j'y arrive pas.»

Il avait envie de pleurer tellement il se sentait médiocre. C'était pas croyable qu'il n'arrive même pas à contrôler ses paroles. Sa dernière phrase était d'ailleurs plus destinée à lui-même qu'à l'autre lycéen, mais son nom s'était glissé juste avant son aveu.


descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Abe Tôma
when he left
Elle a jeté son coeur contre le mur, papa va le ramasser. J'ai jeté mon coeur contre le mur, papa va le ramasser. Je me jette contre le mur, papa va me ramasser. Δ Malzieu

Plus rien n'avait de sens aux yeux de Tôma. Le simple fait d'être là, d'avoir osé lui dire tout ce qu'il pensait, il avait pas cru ça possible un jour. Et pourtant, il avait réussi à le faire, à tout lui balancer au visage. C'était pas par vengeance qu'il avait tout déballé, au contraire. Quelque part il s'en voulait, parce que ça avait servit à rien, encore une fois. Alors des excuses de la part de Kô... Qu'est-ce qui s'était passé entre eux pour qu'ils en arrivent là ? Parce que les chamailleries, il en avait l'habitude, mais prendre un avion et partir le chercher, Tôma pensait même pas ça possible. Et avec les derniers mots de Kô, il savait plus s'il pouvait considérer tout ça comme positif ou négatif.

Pour autant, tout ça n'était tellement pas dans les habitudes de Kô que Tôma, il voulait y croire, sincèrement. Il voulait croire en des excuses sincères, qui allaient arranger les choses. Mais bizarement, il avait du mal pour ça. Peut-être qu'il était allé trop loin cette fois, parce qu'il s'était rendu compte que tout ça était inutile. Entendre Kô lui dire, lui promettre même qu'il rentrerait, c'était dur, mais quelque part, ça réchauffait un peu son coeur. Il n'était pas sûr pour autant que ça change quelque chose, mais il était au moins prêt à faire ça pour lui. Mais parce que Kô restait lui-même, il y avait une condition à tout ça, à son retour à la maison. Bien évidemment, ça l'aurait étonné qu'il décide de rentrer comme ça, sans rien en retour. Ca devrait pas le surprendre, mais il savait surtout pas à quoi s'attendre. Qu'est-ce qu'il lui fallait comme condition pour revenir ? Pouvoir continuer de l'embêter comme il faisait si bien ? Qu'il lui foute définitivement la paix ? Il avait fini par trouver un nouveau but pour l'embêter un peu plus ?

Mais la principale interrogation de Tôma, c'était savoir ce qu'il lui voulait. Ca non plus, ça l'aidait pas à se retourner, affronter le regard de Kô sur lui. Il pouvait le sentir, c'était largement suffisant. Pour autant, il n'était toujours pas capable de parler, de laisser un son sortir d'entre ses lèvres. Il était perdu en arrivant, et ce sentiment ne faisait que s'amplifier au fur et à mesure des secondes. A quoi devait-il se fier ? Comment avaient-ils faits pour en arriver à ce point ? Mais Tôma... Il avait pas la force de le laisser tomber, c'était toujours pas concevable. Tôma, il comprenait pas comment il faisait pour passer outre tout ce qu'il lui faisait vivre, mais en entendant cette simple phrase de Kô, le lycéen était une nouvelle fois prêt à revenir vers lui, même après cette dispute, même après tout ce qu'il lui avait dit.

Finalement, être ici avait fait avouer quelque chose à Kô. C'était pas très clair ce qu'il disait, mais pour la première fois, Kô demandait peut être de l'aide, de manière certes détournée. Ses yeux continuaient de le brûler, Tôma savait pas comment réagir à ça. Qu'est-ce qu'il allait gagner à l'aider ? Qu'est-ce qu'il pouvait perdre même ? Il n'avait même pas le courage de se tourner vers lui, est-ce qu'il allait arriver à être là pour Kô, comme il l'avait toujours fait ? Tôma, il était plus capable de penser correctement. Alors, après avoir ravalé un nouveau sanglot et essuyé un peu plus correctement son visage, il avait prit son courage à deux mains, et s'était retourné vers l'autre lycéen. Il pouvait le voir, assis contre un arbre, et il semblait si... désemparé.

Ses lèvres s'étaient entrouvertes, mais il devait réfléchir avant de parler. Après tout, il lui avait dit tout ce qu'il pensait. Il ne pouvait pas continuer à l'enfoncer en le voyant comme ça. Un léger reniflement suivit d'un soupir, et Tôma s'était avancé vers son camarade, levant la tête vers lui. Deux petits pas, mais il pouvait pas s'approcher plus de lui. « T'arrives pas à quoi... ? Parce que moi, j'ai toujours voul... » Non, Tôma ne pouvait pas terminer sa phrase. Il ne devait pas continuer à lui repprocher tout et n'importe quoi. Il l'avait fait, il avait réussi à exprimer tout ce qu'il ressentait envers lui quelques instants plus tôt. S'il continuait, il allait sûrement faire fuire son camarade, alors que pour une fois, il s'ouvrait un peu. Tôma se mordait les lèvres en baissant la tête, il avait besoin de comprendre tout ça.  
© GASMASK

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Orihara Kô


THE DAY WHEN HE LEFT



De rage et de désarroi, Kô voulait se mettre à pleurer. Il n'avait jamais pensé qu'un jour, il se heurterait à des obstacles de ce genre, des obstacles qui demanderaient autant d'effort pour être franchi. Ce n'était qu'un immense mur qui lui faisait face, et aucune porte de secours derrière lui ne pouvait lui servir d'issue pour se tirer de cette foutue situation. La seule sortie, c'était une porte devant lui, dans ce mur infranchissable. Mais une porte que le lycéen n'arrivait pas à ouvrir, comme si elle était fermée de l'extérieur et que seul quelqu'un pouvait venir lui ouvrir et le sortir de là. Et ... plus Tôma se rapprochait, plus son cœur tentait de lui faire comprendre que c'était peut-être lui, le détenteur de cette clé. Tôma .. il avait réussi quelque chose que Kô n'aurait jamais pensé quelqu'un capable. Tôma, il avait réussi à lui faire prendre conscience de certaine chose, en haussant le ton, certes, à l'autre bout de la planète, certes. Mais il y a un début à tout, et peut-être que le lycéen était enfin prêt à voir cette porte s'ouvrir.

L'espace d'un instant, le jeune homme c'était sentit trop faible face à l'autre lycéen, se rendant compte qu'il avait atteint un stade qu'il n'aurait jamais dû atteindre et qu'il devait désormais se faire pardonner. Alors il avait prit sur lui ..  Juste le temps de s'excuser, une .. pardon, deux fois même. Mais pas plus, il avait même pas réussi à dire qu'il avait besoin d'aide alors qu'au fond, c'est la seule chose qu'il désirait sur le moment. Parce que c'était sûrement la seule façon pour qu'il redevienne comme avant. Enfin, c'est ce qu'il pensait .. Kô, ça lui manquait de rigoler dès le matin, ça lui manquait de sourire en apercevant sa mère  qui rentrait du boulot, tout ça parce qu'il se bloquait lui-même par la simple présence des deux Abe. Kô ... ça lui manquait de savoir qu'il avait sa place parmi eux, au Japon, à Tokyo, dans leur maison. Il avait essayé à un moment d'y croire, il avait essayé de faire quelques efforts, aussi minimes eurent-ils été, mais il avait pas réussi à tenir plus longtemps. Pour lui, le simple fait d'avoir eu le courage de se rendre sur cette île, de suivre les traces de son père, ça signifiait qu'elle était là, sa place. Être avec son père, parcourir le monde, prendre des photos, n'était-ce pas là ce dont il rêvait parfois, voire souvent, la nuit ? Alors pourquoi, alors qu'il ne pensait pas du tout ainsi quand il l'avait vu arriver sur la terrasse du café, pourquoi est-ce qu'une partie de lui voulait croire que rentrer lui ferait le plus grand bien. Qu'être avec Tôma, le soulagerait de ce stress qu'il n'arrêtait pas de ressentir depuis qu'il était seul sur cette île.

Depuis quelques temps, Kô, il pensait qu'il avait pas sa place dans cette famille, que c'était lui l'intrus, qui nuisait au bonheur des trois autres. Quand on regardait, toutes les disputes, tous les problèmes, c'était toujours lié à lui, non ? Alors oui, ses efforts, il les avait complètement effacé par son attitude plus froide à leur retour de vacances. Mais la vérité dans tout ça, c'est que si les habitants de la maison pouvaient trouver Kô insupportable, ils n'étaient pas les seuls. Kô lui même se trouvait invivable, tellement qu'il avait du mal à en dormir la nuit. Être un fardeau pour tous, c'est juste ce qu'il avait l'impression d'être, et cette peine inexplicable, il savait pas d'où elle sortait. Puis .. pour le bien de tous, finalement, il était resté dans sa chambre, cloîtré, juste quelques jours avant son départ, sans jamais toucher à la séparation qui le séparait de son camarade, en se disant que s'il se contentait d'attendre, peut-être qu'il se lasserait de toute cette méchanceté et qu'il réussirait à se convaincre de tout recommencer, d'accepter que la famille Abe et la sienne ne faisait plus qu'une. Mais tout ça, c’était en vain, et au final, il était parti pour Madagascar sans prévenir personne. Et maintenant ?

Maintenant, Tôma était venu le chercher, il était assis contre un arbre et Tôma se rapprochait un peu plus, après être resté dos à lui depuis que Kô s'était arrêté, essoufflé, quelques mètres derrière lui. D'ailleurs ... pourquoi lui avait-il couru après ? Il savait plus vraiment. Il avait agi instinctivement, comme si ne pas le faire lui aurait fait faire des cauchemars pendant de nombreuses nuit. Et voilà qu'à présent Tôma ne finissait même plus ses phrases, et ça, ça l'aidait pas du tout. Peut-être s'était-il retenu de faire un commentaire désobligeant sur son comportement ? Ce ne serait pas étonnant en tout cas. Rien ne pouvait plus l'étonner maintenant que le plus gros devait être sorti, surtout quand on connaissait Tôma, et à la différence de Kô, lui, il était pas du genre à être méchant.

« J’arrive pas à tout, et à rien à la fois.» À dire que j'ai besoin de ton aide, que j'ai besoin .. de toi.

Kô leva les yeux vers Tôma, surpris par ses propres pensées. Il voulait de l'aide, c'était évident, mais en accepterait-il de quelqu'un d'autre que son vis-à-vis ? Non, impossible. Il ne pourrait pas. Pour lui, c'était un non catégorique si quelqu'un d'autre lui proposait de l'aide. Mais la simple pensée qu'il avait besoin de Tôma, il savait pas comment réagir, tout était si chamboulé dans son esprit, qu'il n'arrivait même plus à se concerter avec lui même clairement. Ses yeux arrivèrent sur le visage du japonais, et il fronça légèrement les sourcils. Ses yeux étaient visiblement légèrement gonflés, et quelques autres détails prouvaient ce que Kô commençait à craindre.

« Tôma.. t'as pleuré ? »

Soudainement, son cœur se serra encore plus. Il avait jamais réfléchis au fait qu'il puisse le faire pleurer, et ça, ça lui faisait plus de mal que de bien.


descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Abe Tôma
when he left
Elle a jeté son coeur contre le mur, papa va le ramasser. J'ai jeté mon coeur contre le mur, papa va le ramasser. Je me jette contre le mur, papa va me ramasser. Δ Malzieu

Tôma, il avait le sentiment qu'il avait jamais été autant perdu dans sa vie. Alors qu'il avait réussi à prendre la décision de laisser Kô seul, de ne plus espérer un seul effort de sa part, ce dernier l'avait retrouvé parmi la foule. Et ce simple geste, ces quelques mots qui finalement été sortis de sa bouche, ça accentuait cette douleur dans le coeur. Tôma, il avait pas pu s'empêcher de s'arrêter, de continuer à essayer de comprendre pourquoi et comment ils en étaient arrivés là. Il arrivait pas à savoir pourquoi il ressentait le besoin de revenir vers lui, d'accepter de l'aider s'il avait besoin de quoi que ce soit.

Désemparé, le lycéen s'en voulait lui même de s'être arrêté, de lui laisser une nouvelle chance, encore. A ce moment précis, il savait qu'il avait plus la force de supporter tout ça, mais son corps et son coeur lui avaient intimé de se stopper, et d'écouter Kô. Parce que ces simples mots, c'était au delà de ce qu'il avait espéré en venant le chercher, il pensait pas pouvoir les entendre un jour. Pour la première fois de sa vie, Kô lui avait fait une promesse, celle de rentrer. Et ça non plus, il arrivait pas à y croire. Pourquoi s'excuser, lui certifier qu'il allait rentrer alors que quelques minutes en arrière, il se foutait encore de ce qu'il lui disait.

Même si à cet instant, Tôma n'avait plus le moindre espoir de pouvoir créer une famille avec les deux Orihara, il y avait une part de lui qui lui disait qu'il y avait toujours une lueur, que ça pouvait changer. Tôma, il comprenait pas vraiment ou Kô voulait en venir en disant qu'il arrivait à rien. Il essayait de retranscrire cette phrase dans ses souvenirs d'eux, et rien ne concordait à ses yeux. Parce que Tôma, il avait toujours eu l'impression de gêner Kô dans sa vie. Il avait même déjà pensé à partir, mais il savait qu'il devait terminer le lycée avant. Alors, depuis qu'il avait quitté cette plage, il avait déjà fait le choix de trouver un boulot en passant son diplôme, et partir. Fallait croire que les relations familiales étaient pas faites pour lui de toute façon. Et ça aiderait peut être à faire rentrer Kô.

Il avait finalement eu le courage de se retourner vers Kô, de le fixer de ses yeux gonflés. Tôma, il voulait pas que l'autre lycéen le voit comme ça, mais qu'est-ce qu'il pouvait bien faire d'autre ? Avec un peu de chance, il ne remarquerait même pas. C'était pas dans les habitudes de Kô de remarquer le moindre changement chez lui dans tous les cas. Kô, il se rendait jamais compte quand il allait un peu trop loin avec lui, alors avec un peu de chance, il ne relèverait même pas ses joues rouges et son nez bouché. Puis, il s'était avancé, de deux pas seulement, il avait pas la force de s'approcher plus de l'autre lycéen. Son bout de papier, avec l'adresse ou il avait retrouvé Kô était toujours dans ses mains. Dans un sens, c'était tout ce qui lui restait.

Entendre son prénom sortir de la bouche de Kô, de cette façon, provoqua un nouveau raté dans son coeur. Ses yeux s'étaient fermés puis plissés. Ses poings s'étaient resserrés, froissant une fois de trop le papier qui se déchira et tomba juste à côté de Kô. Quelques secondes à peine et le lycéen ouvra à nouveau les yeux en direction de son camarade. Il l'avait finalement remarqué, et Tôma s'en mordait les lèvres. Tentant de puiser en lui un peu de courage, il ravala un sanglot avant de se reprendre. « C'est pas la question. T'arrives pas à quoi exactement ? » Parce que c'était pas clair, et que ça l'avançait pas tout ça. Ca répondait à aucune de ses interrogations. Mais même avec sa voix cassée, il arrivait toujours pas être méchant, à s'affirmer comme il avait réussi à le faire à la terrasse de ce café.

En temps normal, Tôma serait allé vers Kô, aurait tenté de le faire parler, ou trouver quelque chose à faire ou à dire pour le rassurer. Mais là, il était bloqué, parce qu'une part de lui savait qu'il devait arrêter de revenir à chaque fois vers lui, qu'il fallait qu'il arrête de se faire du mal comme ça. Y'avait rien qui lui certifiait qu'il n'allait plus avoir à supporter les sauts d'humeur de Kô. Alors pourquoi il revenait encore ? C'était plus fort que lui, il comprenait pas. Et ça, ça l'énervait Tôma, parce que même s'il laissait passer beaucoup de choses aux gens, il avait rarement supporté autant de la part de quelqu'un. Mais ce quelqu'un, c'était Kô, son camarade. Et s'il avait besoin de lui, Tôma savait qu'il serait incapable de lui tourner le dos, même s'il le voulait.
© GASMASK

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Orihara Kô


THE DAY WHEN HE LEFT



Quand Tôma se rapprocha de lui, et que le regard de Kô se posa sur son visage, ce dernier sentit son estomac se nouer, son cœur se serrer, et un tout pleins de sentiments contradictoires se livrer bataille en lui. Déjà qu'il n'assumait pas ses pensées qui lui assuraient qu'il avait besoin de l'aide de Tôma comme il n'avait jamais eu besoin de celle de personne d'autre, alors quand il cru prendre conscience que son camarade avait réellement pleuré, il n'avait pas su quoi faire si ce n'est que le lui demander pour s'en assurer.

Les poings légèrement serrés, automatiquement, Kô haussa le ton, répondant sans même réfléchir. « Si c'est la question ! »

Bon sang, pourquoi savoir si ou non Tôma avait pleuré, ça l'énervait à ce point. Était-ce juste parce qu'il s'en voulait d'avoir été la cause de ses larmes ? D'ailleurs, il comprenait même pas pourquoi son camarade avait pleuré à cause de lui. Kô, il méritait pas autant d'attention de la part des autres, alors qu'on pleure à cause de lui ... Nan, ça le faisait pas. Ou bien, peut-être avait-il pleuré pour une toute autre raison ? Dans tous les cas, peu importait la raison dans le fond, ça ne l'aidait pas du tout à garder son sang froid que de savoir que des larmes avaient glissées sur les joues du japonais, et ça il savait pas pourquoi non plus. Son regard fut attiré par le morceau de papier qui tomba d'une main de Tôma. Ses yeux le suivirent dans sa chute, et Kô n'eût qu'à tendre légèrement le bras pour l'attraper, tentant de joindre les bouts déchirés, comme pour occuper ses mains tandis que son esprit se perdait dans la recherche de réponses à toutes ses questions qui se bousculaient dans sa tête. Son cœur, toujours serré, ralentit doucement sa cadence, comme si le bout de papier qu'il tenait dans ses mains avait tendance à le rassurer. Il arrivait à peu près à lire correctement, si son cerveau voulait bien penser à autre chose qu'à son vis-à-vis ou encore qu'à lui même. C'était l'adresse où il était encore quelques dizaines de minutes plus tôt. C'est vrai que quand il s'y penchait un peu plus, il se rendait au fur et à mesure compte que pour être arrivé ici, Tôma, il avait dû en faire des recherches. Avait-il laissé des indices chez eux ? Il pensait pas .. Ou alors il s'agissait d'oublis de sa part. Et Kô savait pas si finalement, c'était mieux ou non pour lui. Tout en fixant le bout de papier dans un sacré sale état, Kô reprit la parole après s'être tus pendant de longues secondes, sans même répondre à la question du lycéen.

« J'comprends pas pourquoi tu fais tout ça ... J'comprends pas pourquoi tu te mets dans des états pareils pour moi ! J'te comprends pas tout court en fait. T'es toujours là alors que j'ai toujours tout fait pour être le plus loin de toi, j'tai toujours fait chier comme par permis, mais t'es toujours revenu. J'ai rien fait pour mériter qu'tu .. qu'tu traverses l'océan pour venir me chercher ...»

Le jeune homme lâcha le papier à côté de lui pour passer une main dans ses cheveux, en profitant pour les dégager de son front sur lequel ils s'étaient collés par la chaleur, et rapprocha une jambe de lui. « Puis tu m'poses des questions .. j'sais même pas si tu t'rends compte à quel point elles sont difficiles .. » Kô fixait à présent devant lui, une seule de ses jambes était tendue et son dos se reposait toujours contre l'arbre. Il s'était désormais correctement remis de sa course précédente, et il pouvait de nouveau respirer normalement, mais son cœur, lui, semblait en avoir décidé autrement et réagissait toujours plus bizarrement.

Kô, il craignait de ne pas se faire comprendre non plus ... Après tout, lui même ne se comprenait même pas, alors Tôma serait-il réellement capable de comprendre ce qu'il chercherait à lui dire. Il avait peur qu'en essayant en vain de dire qu'il avait besoin d'aide, Tôma ne se décide finalement de se retourner et de continuer son chemin sans lui adresser un seul regard. C'était incompréhensible pour lui de se dire que sa plus grande peur actuelle serait que Tôma ne l'abandonne, ici. Le lycéen ferma quelques secondes à peine les yeux, comme s'il allait pouvoir trouver une aide en faisant cela, mais la seule chose qui vint à son esprit fut l'image de sa mère, qui, contrairement à ce qu'il pensait, lui manquait énormément. Kô, il avait envie d'un câlin de sa mère, parce qu'il avait toujours été très tactile, et que même s'il était moins proche de Tsuna qu'avant, quand il était chez eux et qu'elle était là, dès qu'il en avait l'occasion, il lui faisait un câlin. En fait, Kô, il avait juste peut-être besoin d'un peu plus d'affection, et qu'il acceptait juste pas celle des Abe, ou que sa mère n'en donne trop à Tôma ? Tout ne serait vraiment parti que d'une simple histoire de jalousie ? Mais là, ce dont il avait envie, c'était juste d'aller voir sa mère et de se blottir contre elle, à la recherche d'un peu d'amour et d'affection pour soulager son cœur. En fait, Kô, il voulait vraiment rentrer, mais cette information elle atteignait toujours pas son cerveau et il arrivait pas à la capter.

Sans qu'il ne s'en rende compte, une larme glissa de son œil, traversa sa joue, mais avant qu'elle ne puisse finir sa course, Kô l'avait essuyée avec le dos de sa mains. Voilà que tout ça lui avait même fait verser une larme, chose qu'il n'aurait jamais imaginé. La chaleur continuait de lui monter à la tête, ce qui ne l'aidait pas du tout à réfléchir non plus. Mais s'en était trop, il avait plus la force de ne rien faire, il n'arrivait plus à réfléchir, et dans un élan de faiblesse, son regard retourna se poser sur son camarade qu'il fixa d'une façon qui lui était inhabituelle. Si ses yeux pouvait parler, peut-être qu'ils crieraient que Kô avait besoin d'aide, faute de pouvoir le dire lui même.

descriptionThe day when he left - Kôma EmptyRe: The day when he left - Kôma

more_horiz
Contenu sponsorisé
privacy_tip Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
power_settings_newSe connecter pour répondre