Rainbow Entertainment
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Rainbow EntertainmentConnexion
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

description✤ You're my weakness [FICTION] Empty✤ You're my weakness [FICTION]

more_horiz
Atkins TJCeci est une fiction tout droit sortie de ma tête, si jamais vous avez un peu de temps à perdre /pan *va mourir dans un coin*
Pour un petit résumé rapide :



you're my weakness
Le réveil est encore difficile. Mon coeur se serre alors que ma tête semble prête à exploser. Tout me semble flou, de ma soirée de la veille à cette fille allongée dans mon lit. Je n'ai aucune idée de qui elle est, ni même de comment elle s'appelle. Mais honnêtement... Je m'en tape. Littéralement. J'ai mal au corps et au coeur, et une chose est sûre, ce n'est pas à cause de l'alcool que j'ai pu ingurgiter. Ça va au delà de tout ça, au delà de l'état minable dans lequel je me trouve actuellement. Ça va au delà de ce que les gens pourraient comprendre. Parce qu'ils ne savent pas.

Assis en tailleur, je me tiens la tête d'une main, alors que de l'autre, j'attrape mon téléphone portable. Plusieurs messages et appels manqués. Un léger soupir s'échappe de mes lèvres alors que je me décide à attraper mon boxer qui, par chance, se trouve au sol près de moi. Je ne fais pas attention à cette fille. A quoi bon de toute façon ? Je sais déjà que je ne la reverrai pas. Le vêtement enfilé, je me décide à me lever, et me diriger non sans difficulté vers la salle de bain, et je m'y enferme. Je finis par croiser mon reflet dans le miroir et y'a pas à dire, c'est pas très beau à voir. Le robinet ouvert, j'asperge mon visage d'eau, dans le but de me réveiller un peu. Ça marche pas des masses, mais c'est un début. Mes yeux se posent une nouvelle fois sur ce que je reflète. Une image que je déteste, qui me dégoute au plus haut point. Pourtant, je reste figé, sans pouvoir dire pendant combien de temps je reste là à m'observer. Observer ce monstre que je suis devenu il y a bien longtemps déjà. Mais ça... y'a que moi qui le voit. Y'a que moi qui le sait, qui le sent.

Les minutes s'écroulent, et je me décide finalement à quitter la pièce, retournant vers la chambre. Une main passe dans mes cheveux alors que je m'aperçois que la fille est partie, sans un mot. Tant mieux, ça m'évitera de devoir faire la discussion alors que j'en ai pas envie. Le placard ouvert en grand, j'attrape un tee shirt et un jean slim, ça fera l'affaire. Mon téléphone sonne sans que je ne prenne la peine de répondre et m'habille machinalement. Ma tête continue d'être douloureuse et j'essaie d'y faire abstraction, tant bien que mal.

Ce n'est qu'une fois dans la cuisine, une tasse de café et une bouteille de whiskey devant moi, que je prend enfin de le temps de lire les messages sur mon téléphone. Une session d'enregistrement a lieu, j'en suis en charge, et je devrais deja être sur place. L'info n'atteint pas encore mon cerveau mais je sais pourtant que mesdames les starlettes vont encore pousser une gueulante. Le whiskey coule dans mon café que je m'empresse de boire. Premier verre de la journée. J'ai mal, et personne n'est là pour le voir.

description✤ You're my weakness [FICTION] EmptyRe: ✤ You're my weakness [FICTION]

more_horiz
Atkins TJ

you're my weakness
La journée a été longue, trop longue. Ces starlettes dont toutes les gamines rêvent me tapent sur le système. Une exigence et une arrogance à toute épreuve. Bien sûr, je sais que sur le deuxième point, je ne devrais rien dire, mais c'est plus fort que moi. Je ne supporte pas ces gosses hautains qui se croient tout permis pour la simple et bonne raison qu'ils sont reconnus dans la rue, chantent sur scène et se trémoussent comme des clapins aguichant tout ce qui a une paire de seins. Non, franchement, j'y arrive pas.

Heureusement pour moi, c'était la dernière session de la semaine. On est vendredi soir, le meilleur moment de la semaine pour sortir, faire la fête, boire. Arrivé chez moi, mon premier réflexe est d'attraper la bouteille de whiskey qui trône sur le comptoir de la cuisine, et de boire quelques gorgées. Ça a le don de me calmer un peu, de me détendre alors que l'alcool ne fait pas encore effet.

Je reste de longues minutes sous la douche, dans le silence le plus complet. Seul le bruit de l'eau me tient éveillé, tentant vainement de ne penser à rien. Mais mon coeur se serre et mes pensées restent inlassablement les mêmes. Je n'arrive pas à m'en défaire, je n'arrive pas à l'oublier. Ce serait mentir de dire que je ne pense pas à attraper cette lame, et créer de nouvelles cicatrices sur mon corps. Mais je me retiens, du moins, j'essaie. Parce qu'il ne faut que quelques minutes de plus, et le bruit strident de pneus qui grincent sur la route à l'extérieur pour que je craque, et que l'eau qui coule sur mon corps se colore de rouge. C'est plus fort que moi. J'ai besoin de faire souffrir mon corps pour atténuer les peines de mon coeur.

C'est l'heure, il est temps de partir en direction du Womb, célèbre boîte de nuit de la capitale. J'y ai mes habitudes, et une fois encore, je sais que je ne rentrerais pas seul ce soir. Par souci pratique, j'habite dans l'une des petites rues non loin du night club, vu l'état dans lequel je vais rentrer, il vaut mieux pour moi ne pas être trop loin de mon appartement. Le videur me fait signe pour que je puisse entrer directement, la musique agressant mes oreilles avant même que j'ai passé le pas de la porte.

Comme d'habitude, je suis seul. En même temps, je ne viens pas ici pour m'amuser, seulement pour boire et oublier. Au bar, je commande directement une bouteille et boit rapidement un verre, puis deux. Une fille me tape dans l'oeil sur la piste de danse, mais j'ai besoin de plus avant. Alors je me lève de mon tabouret, et me dirige rapidement vers les toilettes. "Putain mais t'peux pas faire attention ?! - Je euh... j'suis désolé." Une petite tête brune me percute sans même que je puisse la voir. Je marque un temps avant de remarquer qu'il s'agit d'un mec, qui a l'air bien trop chétif pour se retrouver dans ce genre d'endroit. Mon regard noir le transperce avant que je n'entre dans une cabine, et que je n'entame ma conso de poudre blanche de la soirée.

De retour dans la salle principale, je remarque que la fille n'est plus là. Tant pis, j'en trouverais bien une autre. Je vois le gamin qui m'a bousculé au loin, un sourire béat sur le visage. Il s'amuse, ça se voit. Et je l'envie pour ça. Je continue de boire, je n'ai rien de mieux à faire, scrutant les visages des gens.

Il n'y a rien a se mettre sous la dent, du moins, rien d'intéressant. J'en serais presque déçu. Peut être ai-je seulement besoin d'un peu plus de substances illicites dans les veines pour trouver chaussure à mon pied. Alors je me dirige pour la seconde fois de la soirée vers les toilettes. Je revois ce gamin, mais cette fois, il semble se faire emmerder par deux p'tits costauds. Je cherche pas vraiment à en connaître la raison, de toute façon c'est pas mes affaires. Mais sans savoir pourquoi, je ressens le besoin d'aider ce gosse. "Hé les p'tits cons d'service, vous avez rien d'mieux à foutre ?" Je m'approche d'eux, les yeux perçant, m'apprêtant même à chopper l'un d'eux pour lui foutre une raclée. "Barrez vous avant que j'm'énerve !" Mais ils sont plus lucides que moi, quelques râles parviennent à mes oreilles sans que je puisse en comprendre le sens avant qu'ils s'en aillent. "T'ferais mieux d'faire gaffe à toi gamin." Et j'retourne m'enfermer dans une cabine.

En fin de compte, après de nombreux verres, je parviens à mon but. Ce soir, une nouvelle fille vient partager mon lit.

description✤ You're my weakness [FICTION] EmptyRe: ✤ You're my weakness [FICTION]

more_horiz
Atkins TJ

you're my weakness
Tous les matins, la même rengaine, le même périple douloureux de mon coeur qui se reconnecte à la réalité. Le temps passe et pourtant, les souvenirs restent ancrés en moi comme des gouttes de poison qui me détruisent un peu plus de l'intérieur, chaque minute. Alors j'erre, je laisse le temps s'écouler en me disant que, de toute façon, je m'en sortirais jamais.

Cette fois, c'est moi qui me retrouve dans un appartement que je ne connais pas. La fille qui m'a trimballé chez elle semble encore dormir, alors je m'échappe, rapidement. Chez moi, le même rituel. Un premier verre, une lame sur ma peau, ma poitrine qui se tord sous les battements de mon coeur alors que j'observe ce reflet. Un autre verre, et je pars travailler.

Mais ce matin, il y a ce détail qui vient perturber mon quotidien. Arrivé au studio d'enregistrement, je pense bêtement que je vais pouvoir bosser sur mon mixage, seul, à l'abri des regards. C'est certainement là l'une des raisons pour lesquelles je peux dire que j'aime mon métier. Il me permet d'être loin de tout. Loin des regards, loin de la douleur. Je m'évade sur des musiques toutes aussi différentes les unes que les autres. J'oublie la noirceur de mon esprit et les souvenirs qui me hantent. Mais aujourd'hui, deux personnes attendent patiemment mon arrivée.

Sourcils froncés, j'observe les deux mecs qui se tiennent devant moi. Je reconnais un de mes boss et le salue d'un signe de la main. Mais je reconnais aussi le p'tit mec avec lui. C'est celui que j'ai croisé au Womb il y a deux nuits de ça. "Qu'est ce qu'il fait là lui ? J'ai du taf aujourd'hui." Mon boss me regarde perplexe alors que celui qui l'accompagne m'offre un sourire timide. "C'est un stagiaire. Il aimerait bosser dans le monde de la musique mais hésite encore sur le métier qu'il aimerait choisir. Il passera la semaine avec toi." Il manquait plus que ça, qu'on me foute un gamin dans les pattes. Qui plus est, un gamin qui sait même pas ce qu'il veut exactement.

Un soupir s'échappe de mes lèvres alors que je passe nerveusement une main dans mes cheveux. Ok, une semaine, en soi, c'est pas si long, mais il va quand même falloir que je le supporte. "Ok. J'crois que j'ai pas l'choix d'toute façon." Mon boss sourit, vainqueur, avant de quitter la salle, et mon regard se pose sur celui qui reste planté devant moi. "Bon... D'habitude, j'travaille seul. Alors pour aujourd'hui, tu vas t'contenter de poser ton cul sur une chaise et r'garder ce que j'fais. Tu poseras tes questions plus tard." Il ne semble pas sourciller et attrape rapidement une chaise pour la caler à côté de la mienne, un sourire restant figé sur son visage.

Sans me soucier du regard qu'il peut avoir sur ce que je fais, je m'installe à ma place, attrape une bouteille de whiskey qui traîne dans l'un de mes tiroirs et boit quelques gorgées avant d'attraper deux casques, dont un que je lui tend, sans un mot. La semaine va être plus longue que prévu.

J'ai pas le temps de commencer que le gamin semble déjà vouloir parler. Il a ce même regard pétillant que sur la piste de danse. Ce semblant d'envie de s'intéresser à ce qu'il va se passer, de faire la conversation. "Au fait, moi c'est Haruaki, mais tout le monde m'appelle Haru ! Et vous, c'est quoi vot..." Mon regard le stop net dans paroles. J'ai pas envie de parler, pas envie de devoir taper la discut alors que, clairement, c'est pas mon truc. "Bae." Ça sonne comme un 'ferme-la' silencieux entre mes lèvres.

Son sourire ne se fane pas pour autant, ses yeux vagabondent sur ma table de mixage alors que je m'apprête déjà à me mettre au travail. Mais il faut croire que quelque chose me turlupine puisque je ne pose pas directement mon casque sur mes oreilles. Je tourne lentement sur ma chaise pour lui faire face, l'observant quelques secondes avant de me décider à parler. "Écoute Haruaki, d'habitude, c'est aux autres qu'on refourgue les minots comme toi. J'suis pas du genre à blablater pour rien, alors tu t'contente d'observer. J'veux pas entendre un mot pour l'moment. J'espère que c'est clair." En signe d'approbation, il hoche simplement la tête, toujours avec ce même rictus qui m'exaspère déjà, suivi d'un "d'accord" qui parvient difficilement à mes oreilles. Le silence gagne la pièce, je peux enfin me mettre à travailler.

description✤ You're my weakness [FICTION] EmptyRe: ✤ You're my weakness [FICTION]

more_horiz
Atkins TJ

you're my weakness
C'est chiant, c'est barbant de bosser avec quelqu'un au milieu. Je me sens pas à l'aise, je dois éviter de trop boire, et ça m'énerve. Les conséquences ? J'ai l'impression que mon travail est minable. Parce que j'ai pas cette dose d'alcool dans le sang qui me permet de pas penser à elle, et de me concentrer, maladroitement. Parce que j'ai cette vague impression que j'arrive à rien sans ça. Comme un minable qui n'est capable de bien faire les choses seulement quand il est dans un état second. Pathétique.

C'est l'avant dernier jour de la semaine, et clairement, je suis à la bourre sur ce que je dois faire. Le mixage du single doit être prêt demain, mais avec Haruaki dans les pattes, ça m'est difficile. Heureusement pour moi, il a vite compris comment je fonctionne, et ne s'embarasse de questions que quand je l'y autorise. Au moins un bon point dans tout ça. Mais sa curiosité et son besoin constant d'afficher ce sourire enfantin sur son visage m'exaspèrent plus que de raison. Je pourrais lui dire n'importe quoi qu'il gardera toujours ce rictus. Honnêtement, je sais vraiment pas comment il fait, et ça aussi, ça doit certainement jouer sur le fait que j'ai du mal à le supporter.

Vu le retard que j'ai pris, ce soir, je préfère rester un peu plus tard, histoire de rattraper tout ça. J'ai prévenu Haruaki de partir à la même heure que d'habitude, mais ce gosse a décidé de rester avec moi. Je me demande bien pourquoi d'ailleurs. J'aurais aimé lui dire de partir, que ça en vaut pas vraiment la peine et que ça l'avancera pas des masses. Mais quelque chose au fond de moi fait que je le laisse traîner encore un peu sur sa chaise. Après tout, s'il n'a que ça à faire, je peux bien lui laisser ce plaisir. Je m'accorde quand même une pause pour aller fumer une clope et passer au kombini, histoire d'avoir quelque chose dans le ventre.

En remontant au studio, je peux voir qu'Haruaki n'a pas bougé. Toujours la même expression sur le visage, il semble discuter avec quelqu'un sur son téléphone. Sans un mot, je vide une bouteille d'eau dans la bouilloire que je met en route et ouvre deux pots de nouilles instantanées que je pose sur le meuble qui me sert de comptoir à fourre-tout. C'est pas le meilleur des repas, mais ça sera toujours mieux que rien.

Une fois les deux pots de nouilles prêts, je retourne m'installer sur ma chaise, m'affalant littéralement avant de tendre l'un des deux repas à Haruaki. "Tiens, s'tu comptes rester vaut mieux qu'tu manges." Je sais même pas pourquoi je fais ça. En règle générale, j'évite tout contact humain, préférant seulement m'attarder sur les jolies formes d'une fille que je vais mettre dans mon lit. Je suis pas quelqu'un qui prend soin des gens. Du moins, j'en suis incapable.

"Dis... ça fait longtemps que tu fais ce métier Bae ?" Mon regard se pose sur le gamin. Depuis qu'il est là, on n'a parlé de rien d'autre que de la manière d'enregistrer, mixer et masteriser un morceau. Son timbre de voix se veut curieux, mais aussi hésitant. Peut être prend-t-il ça comme une pause dans le travail, mais je n'ai toujours pas envie de parler. Surtout pas de moi. "Trois ans, p't'être quatre." Depuis qu'elle est partie. Depuis que cette putain de voiture a fait voler en éclats tous nos projets, tous nos rêves. A vrai dire, j'ai arrêté de compter les jours, bien que cette date soit ancrée en moi comme une cicatrice indélébile. "Et toi, pourquoi tu veux bosser dans la musique ?" C'est toujours plus facile de faire parler les autres plutôt que de faire entendre ma voix. Même si, la plupart du temps, j'écoute pas vraiment. "Mon papa était musicien, j'ai toujours baigné dans cet univers. En fait, quand j'écoute de la musique, quand je compose, je m'sens proche de lui. Alors, ça a pas été difficile de choisir l'même chemin que lui. J'ai pas autant d'talent, c'est sûr ! Mais disons que ça fait partie d'ma vie."

Je le regarde tout en mangeant. C'est presque troublant de voir à quel point ce p'tit mec passe son temps à sourire. Je fais pas vraiment attention aux mots qu'il emploie et ne retient que le fait que son père lui a transmit sa passion. Un peu comme le mien d'ailleurs. Seulement, mon père, lui, est avocat et n'a pas réellement apprécié que je m'intéresse d'un peu trop près à ce domaine. Lui se contente juste de jouer de la guitare, et aurait certainement aimé que ma passion s'arrête au même point que lui. Faut croire qu'on est tous différents...

description✤ You're my weakness [FICTION] EmptyRe: ✤ You're my weakness [FICTION]

more_horiz
Atkins TJ

you're my weakness
Ca fait deux semaines qu'Haruaki a quitté mon studio d'enregistrement. Je ne l'ai pas recroisé dans les couloirs de l'agence, rien d'étonnant quand on sait que je ne m'y attarde jamais. Et à vrai dire, je n'ai pas spécialement pensé à lui. Ce n'était qu'un gamin de passage, qui essaie désespérément de savoir quoi faire de sa vie. Non pas que je ne veuille pas l'aider, mais il ne vaudrait mieux pas pour lui traîner avec des gens comme moi. Et de toute façon, j'en ai pas envie.

Apparement, le gamin termine son stage ce soir. C'est Shinpei qui m'a prévenu de la petite soirée qu'ils organisent pour l'occasion. Shinpei, c'est certainement l'un des seuls amis que j'ai ici. Lui aussi travaille à l'agence, en tant que technicien lumière. Bien sûr, il ne sait rien des raisons pour lesquelles j'ai attéri à Tokyo, à pourquoi j'ai fuis lâchement ma ville natale pour me renfermer, seul avec mes démons, dans cette capitale bien trop grande pour moi. Mais il ne pose pas de questions, et se contente de m'accompagner à l'occasion, pour boire un verre ou sortir. J'en connais assez de lui pour dire qu'il est un peu une âme en peine, mais Shinpei lui, il a fait en sorte de s'en sortir.

De mon côté, j'ai repris mes habitudes, réussi à boucler la phase de mixage du single sur lequel je travaille à temps. La phase terminale est en cours, ce qui me rassure grandement sur le fait que je vais bien pouvoir tout rendre dans les temps. Mais aujourd'hui est un jour un peu particulier. Certainement le seul jour de l'année ou je ne sors pas, ou je ne ramène aucune nouvelle fille dans mon lit. Shinpei a pourtant insisté, mais j'ai quelque chose de plus important à faire ce soir. Quelque chose qui ne me ravi pas, bien au contraire, mais dont j'ai besoin. Aujourd'hui est l'anniversaire de sa disparition.

Toute la journée, j'ai essayé de faire abstraction de ça, sans grand succès. Si les pincement habituels de mon coeur sonnent comme de micros fissures qui ne daignent se refermer, cette date, elle, sonne comme un coup de poignard qui ne cicatrisera jamais. Comme un gouffre sans fin qui continue de prendre, chaque année qui s'écoule, un peu plus de place.

Je ne suis capable de rien, je le sais bien, mais je continue de faire de mon mieux. En apparence seulement. Parce que je sais surtout que je ne veux garder cette douleur que pour moi, cette souffrance quotidienne qui me bouffe n'a pas besoin d'être sue, ni même partagée. Alors je bois un peu plus, m'accorde quelques cachets magiques pour tenter vainement de me concentrer sur autre chose, au moins le temps de rentrer chez moi.

Je sais bien qu'ici, je n'ai aucun lieu où me recueillir, aucun endroit susceptible de me faire penser à elle. Et pourtant, mes pensées me rattrapent, et un rituel a pris place dans ma vie. Après m'être douché et avoir soigneusement peigné mes cheveux, j'enfile mon costume noir, attrape mes affaires et part de mon appartement en direction du parc Yoyogi. J'y trouve un coin reculé, et je me met à boire.

Peut être trop maladroitement, c'est ma façon d'honorer sa mémoire, de me rappeler ce moment ou je l'ai rencontrée. C'était également dans un parc, j'étais avec des amis, on buvait alors que la nuit commençait à tomber. Une simple soirée entre adolescents, avec quelques guitares et quelques voix qui planaient. Il y avait des rires et son sourire. C'est à ce moment là que j'ai su, que jamais une autre personne ne serait capable de faire battre mon coeur aussi fort, aussi rapidement. J'étais tombé amoureux d'elle.

Les minutes passent, se transformant en heures. J'ai depuis longtemps déjà fini une première bouteille, et entamé la deuxième. Les quelques pilules bleues ingurgitées plus tôt dans la journée me font planer plus que de raison. Il est temps de rentrer.

Avec difficulté, je me relève, titubant. Ma tête tourne et mon coeur palpite. Sortant du parc, je ne marche plus vraiment droit, mais ne m'en rend pas compte. Mon regard divague alors que ma vue se trouble. Je ne suis qu'à quelques patés de maison de chez moi, pourtant la route me paraît extrêmement longue. Je suis obligé de me tenir aux murs si je ne veux pas m'écrouler. Mon corps est pris de spasmes de plus en plus importants, et personne dans la rue ne se soucie de moi.

Je finis malgré moi par lâcher prise. Les yeux fermés, ma tête fini par claquer contre le sol alors qu'une voix, lointaine, semble m'interpeller. La noirceur de mon coeur a pris place dans mon corps. Je ne vois plus rien et mon corps allongé semble finalement se résoudre à ne plus bouger. Je m'endors paisiblement avec pour seule vision, l'image d'Eunmi en train de sourire.

description✤ You're my weakness [FICTION] EmptyRe: ✤ You're my weakness [FICTION]

more_horiz
Atkins TJ

you're my weakness
Mes yeux s'ouvrent péniblement, je ne sais pas où je suis, ce que je fais là. Une légère vague de panique s'empare de moi alors que mon corps tremble sous ces draps. Je ne reconnais rien autour de moi, ni les murs, ni même le paysage que je peux difficilement observer à travers la fenêtre. Aucun élément familier ne m'aide à rassembler mes idées, savoir ce qu'il s'est passé. Tout ce que je peux voir, c'est mon costume noir plié sur un fauteuil, et des vêtements qui ne sont pas les miens sur moi. Ma vue est encore floue, et elle ne m'aide pas à me rassurer. Assis en tailleur, je ne peut pas m'empêcher de regarder autour de moi, à la recherche d'indices.

Mais une voix vient vite perturber mon esprit. Je ne la reconnais pas de suite, il faut attendre que la silhouette sur le pas de la porte s'avance vers moi pour que je puisse mettre un nom sur la personne qui semble m'avoir ramenée chez elle. Ce sourire me dis vaguement quelque chose. C'est celui d'Haruaki. Mes sourcils se froncent alors qu'il vient s'asseoir sur le rebord du lit. "Ah t'es réveillé ! Je m'demandais combien de temps encore t'allais dormir." Ma main passe sur mon visage, mes doigts frottent mes paupières, se stoppant sur l'arrête de mon nez. Je ne comprend pas ce qu'il se passe.

Je met quelques secondes à rouvrir les yeux, laisser tomber ma main sur ma cuisse. Mon regard traduit certainement mon incompréhension, et Haruaki continue de sourire. "Qu'est c'qui s'est passé ? Qu'est c'que j'fous la ?" Le visage du gamin ne se fane toujours pas, au contraire, il semble rassuré. "J'rentrais d'ma soirée quand je t'ai croisé dans la rue. J'sais pas trop ce qui s'est passé, j't'ai juste vu t'effondrer par terre. Alors je t'ai ramené chez moi."

Je tourne la tête, continue d'observer la pièce dans laquelle je me trouve. Mon regard fini par tomber sur mon sac, le goulot de deux bouteilles de whiskey restant bien visible. Pourquoi m'a-t-il ramené chez lui ? Pourquoi ne pas m'avoir laissé dans ma propre misère ? Ou alors, à la limite, à l'hôpital ou un autre truc du genre ? Il semble voir la même chose que moi, et d'un ton amusé, il reprend la parole rapidement. "Ah.. oui. Mon coloc est en dernière année de médecine et m'a dit que tu devais juste avoir un peu trop bu. Alors j'me suis dis que t'aurais sûrement besoin de dormir un peu, et vu que j'pouvais pas te ramener chez toi... Désolé, ça aurait p't'être été mieux que je t'amène à l'hôpital, mais j'ai vraiment du mal avec ces endroits."

Ce môme parle trop. Pire encore, son rictus m'exaspère davantage. Je lâche un soupir alors que mes yeux le fixe. Je ne sais même pas quoi répondre, mais avant que j'ai le temps d'ouvrir la bouche et tente de bredouiller quelque chose, Haruaki s'est déjà levé et quitte la pièce, laissant la porte ouverte. Le temps pour moi de me sortir du lit, de me relever. Mais il faut voir la vérité en face, ma tête tourne beaucoup trop pour que j'arrive à me tenir debout. J'arrive malgré tout à attraper mon sac pour y prendre mon téléphone et me rendre compte de l'heure qu'il est. Dix huit heures. Voilà que je viens de gâcher une journée complète.

Quelques minutes passent, quelques minutes pendant lesquelles mon regard plane dans le vide. Sans savoir quoi penser, quoi faire, je reste assis, les poings appuyés contre le matelas. Mais à nouveau, Haruaki me sort de mes pensées, posant un plateau près de moi. "Tiens, ça t'fera du bien." Devant moi, une tasse de café bouillant, un bol rempli de riz, et un autre de légumes marinés. Surpris, je ne dis pas un mot, et met quelques secondes à attraper la paire de baguette pour commencer à manger. Je peux sentir son regard sur moi, mais préfère me taire. J'espère seulement être capable de tenir debout après ça pour pouvoir m'en aller.

Prenant à peine le temps de mâcher correctement les aliments, je me dépêche de tout avaler d'un trait. Je ne fais pas attention au gamin qui reste finalement silencieux et qui continue de m'observer. Ce n'est qu'après avoir vidé les deux bols et la moitié de la tasse de café que je fini par reposer mon regard sur lui. "T'étais pas obligé." Ma façon de dire merci.

description✤ You're my weakness [FICTION] EmptyRe: ✤ You're my weakness [FICTION]

more_horiz
Atkins TJ

you're my weakness
J'ai finalement pu rentrer, quitter l'appartement d'Haruaki plus rapidement que je ne l'aurais cru. Je suis resté silencieux, malgré son aide et ses attentions. La seule personne qui a toujours réagi de la même manière avec moi, c'est Eunmi. Je dois l'avouer, ce comportement m'a un peu plus transpercé le coeur. Parce que depuis ce jour, personne n'a réellement fait attention à moi, même si je n'ai rien fait pour. Et ce gamin, il est là, cet air joyeux et ce sourire scotché au visage en permanence, prêt à aider sans rien attendre en retour. C'est perturbant et déstabilisateur.

Debout au milieu du salon, je reste planté sans bouger pendant de longues minutes. Mon esprit est ailleurs, sans trop savoir où exactement. Cette douleur, bien plus morale que physique, est encore plus intense. Que ce môme m'ai aidé de la sorte, je ne sais pas quoi en penser. Je sais que je devrais ne serait-ce que le remercier, mais je ne sais pas comment faire. Il m'a certainement évité le pire en me ramenant chez lui, et tout ça me trotte dans la tête.

Je met du temps à ôter mon costume noir, et partir en direction de la salle de bain. Pendant que je laisse la cuve se remplir, j'observe mon reflet dans le miroir. Je n'arrive pas à me comprendre, à comprendre l'envie que j'ai de remercier ce gosse. C'est tellement pas mon genre. Mais bizarrement, j'y pense, mais plus que le reste, je pense à elle. Mon bain prêt, je me plonge rapidement dedans, une bouteille non loin de moi. A croire que ce qui m'est arrivé la veille ne me résonne pas. J'ai besoin de boire. L'eau se teinte de rouge et je reste encore de longue minutes, tête penchée, à calmer les palpitations de mon coeur.

Si cette lame glisse aussi facilement sur ma peau en me laissant toujours en vie, c'est pour l'unique raison que je n'en suis pas capable. Incapable de quitter cette misérable vie qui n'a plus aucun sens sans elle. Je sais au fond de moi qu'elle n'aurait jamais voulu ça, et ça me bouffe de l'intérieur. Pour elle et pour nos rêves, je me dois de rester là, mais ce trou sans fond qui s'agrandit au fur et à mesure du temps me tue a petit feu. C'est un cercle vicieux, la douleur physique pour remplacer celle du coeur, la noirceur qui reprend place, et tout recommence, à chaque fois.

Un jean slim noir, une chemise mauve dont les manches sont retroussée, me voilà prêt à quitter mon appartement. Toujours la même destination, toujours le même lieu ou passer mes nuits, je prend la direction du Womb, même si je sais que je ne devrais pas, que l'incident de la veille pourrait se reproduire si je continue comme ça. Rapidement installé au comptoir, je reste malgré tout assez lucide pour ne commander qu'une boisson, ce qui a pour effet d'étonner le serveur sans que je n'y prête attention.

Adossé contre le bar, j'observe les gens sur la piste de danse. Si d'habitude je sais que je ne rentrerais pas seul, ce soir, c'est le doute qui plane en moi. Parce que je ne suis clairement pas en état. Parce que ça ne m'aide pas à soigner ces blessures qui viennent de s'agraver plus que de raison dans mon coeur. Je me perd dans mes pensées les plus sombres, tentant de savoir ce qui serait le mieux, mais une voix vient me sortir de mes tourments. "Tu devrais pas boire t'sais." Haruaki est là. A croire qu'il me suit partout depuis hier. Mes yeux s'écarquillent lentement en le voyant, mais mon regard le fuit, préférant observer ces filles qui se trémoussent sur la piste de danse. Je reste seulement silencieux.

Mon verre vide, je me fais tourner sur mon tabouret pour faire face au serveur et lui fait signe pour commander un nouveau verre. Je vois Haruaki, toujours à côté de moi. "J't'offre un verre ?" Le petit accepte par un signe de la tête, ce qui me fait esquisser un léger sourire en coin. L'alcool qui parcourt mes veines est bien trop important pour que je me soucie de ce que je fais. Et puis, je dois bien tenter de remercier ce gamin après l'aide qu'il m'a apportée. C'est pas pour autant que j'ai envie de discuter, mais je peux au moins lui offrir ça, même si c'est pas grand chose. Sans un mot, je lui tend sa consommation, boit mon verre d'un seul trait, et quitte la boîte de nuit. Ce soir, je rentre seul.

description✤ You're my weakness [FICTION] EmptyRe: ✤ You're my weakness [FICTION]

more_horiz
Atkins TJ

you're my weakness
Cet aparté n'a été que de courte durée. Après seulement un week end seul, j'ai rapidement repris mes valses charnelles auprès de parfaites inconnues. Je serais incapable d'expliquer pourquoi, ce soir là, je n'ai ramené personne avec moi. Une part de moi tend à penser que je n'ai pas voulu inquiéter davantage Haruaki. Mais honnêtement, en quoi ce genre de chose aurait un tel effet sur ce môme ? Mais il a pris du temps pour moi, pour soigner cet état physique lamentable dans lequel je me suis retrouvé, sans le vouloir. Peut être qu'inconsciemment, je n'ai pas voulu le blesser, même si il ne l'aurait pas montré.

Mais les vieilles habitudes ont la vie dure, et dès le lendemain, j'ai recommencé. A ramener certaines d'entre elles chez moi, à finir la nuit dans l'appartement des autres. Chaque soir les mêmes mots pour les charmer, partager cette pseudo intimité qui n'a de sens pour personne. Pourtant, j'en suis incapable quand il est là, quand je croise son sourire au milieu de la piste de danse. Il m'est parfois arrivé de m'éclipser en le voyant, ou simplement lui offrir un verre quand il vient à ma rencontre. Je ne parle pas vraiment quand il prend place à mes côtés, même s'il faut admettre qu'il peut être un vrai moulin à parole.

Ce soir, Haruaki est là. Je peux le voir avec ses amis en train de s'amuser. Ce soir, je décide une nouvelle fois de partir discrètement. Sûrement parce que je n'ai pas envie qu'il voit à quel point je suis un homme brisé. Préserver son innocence qui a beau m'insupporter, mais qu'il ne mérite pas qu'on lui enlève. Je vide rapidement mon verre et fait signe au barman de mettre ma bouteille de côté avant de me lever, enfouir mes mains dans les poches de mon pantalon, et partir, la tête baissée.

A peine ai-je passé la porte de la boîte de nuit, me retrouvant dans cette petite ruelle que je connais si bien, que je peux entendre une voix m'interpeller. Instinctivement je me retourne pour voir qu'Haruaki m'a suivi, son visage illuminé. Mes sourcils se froncent alors que je m'arrête de marcher. "Hé Bae ! Tu pars déjà ? Viens je t'offre un verre !" Je baisse la tête, laissant échapper un léger soupir, tandis qu'une main passe dans mes cheveux avant de reprendre sa place dans ma poche. "Je... Désolé gamin mais pas ce soir."

Dans le fond, je pourrais accepter ce verre, mais qu'il passe autant de temps à traîner avec un mec comme moi n'est pas bien. Pour la première fois, je peux voir son sourire se faner, légèrement. Il commence à s'avancer vers moi et je remarque qu'il titube. Savoir qu'il a bu autant ne me rassure pas vraiment. Ce gosse est bien trop fragile pour qu'on le laisse seul dans un état pareil. Et son visage, aussi peu renfermé soit-il, me fais mal au coeur. "Allez viens, ça m'ferait plaisir !"

Je pince mes lèvres, je sais que ce n'est pas une bonne idée. Mon regard se fige sur le sol quelques instants alors que je peux le sentir continuer de s'avancer vers moi. Mais quand je relève les yeux, je peux le voir trébucher, ce qui me fait me jeter en sa direction pour le rattraper, comme je peux. Avec la délicatesse qui me caractérise, je l'aide à se redresser, gardant mes mains bien accrochées à ses épaules. "J't'ai déjà dis d'faire gaffe à toi gamin." Sa tête tournée vers moi, il m'offre ce sourire que je commence à bien connaître, ce qui me rassure, un peu. "J'vais t'ramener chez toi ça vaut mieux."

J'ai beau l'avoir croisé plus d'une fois ici, pourtant c'est la première fois que je le vois dans un tel état. Ça me fait mal, parce qu'un p'tit mec comme lui ne devrait pas se retrouver aussi alcoolisé et surtout à se faire ramener chez lui par un déchet comme moi. Ma poitrine se serre à cette idée mais je préfère me concentrer sur ma tâche. Le long du chemin, je ne le lâche pas, par peur qu'il s'effondre, qu'il ne se fasse mal. Moi même je ne suis pas dans le meilleur des états, mais j'arrive malgré tout à le faire arriver jusqu'à chez lui. Un soulagement pour moi de le savoir en sécurité. Une fois assuré qu'il soit bien dans son lit et endormi, je quitte son appartement pour rentrer chez moi. Ce soir encore, je suis seul.

description✤ You're my weakness [FICTION] EmptyRe: ✤ You're my weakness [FICTION]

more_horiz
Atkins TJ

you're my weakness
Une nouvelle fille dans mon appartement, de nouvelles cicatrices sur mes hanches et mon torse, le salon rempli de nouveaux cadavres de bouteilles. A croire que je n'arriverais jamais à m'en sortir, que rien ni personne ne pourra amener un peu de lumière à ce quotidien qui s'assombrit toujours plus. Les jours passent et se ressemblent, il n'y a aucun détail qui vient perturber ma vie, me laissant seul avec mon désarroi. Parfois, je me demande comment les personnes qui ont perdu un être cher arrivent à s'accrocher autant à la vie, parce que moi, j'y arrive pas.

Ca va faire un mois que je n'ai pas revu Haruaki. D'habitude, au moins un soir par week end, il vient au Womb. Et même si mes habitudes se font entre cette boître de nuit et celle d'en face, je ne réserve désormais mes vendredis soirs et mes samedis soirs qu'au premier de ces lieux. Peut être dans l'espoir de le revoir, de pouvoir observer ce sourire qui, inconsciemment, me réchauffe un peu le coeur. Mais force est de constater que, depuis le soir ou je l'ai ramené chez lui, il ne revient pas. Le sentiment d'avoir fait quelque chose de mal me laisse un goût amer, et je n'ai aucun moyen de le contacter pour m'en assurer.

Peut être que ce petit espoir ne faiblit pas puisque, en ce samedi soir, je suis encore au Womb. L'hiver prend place peu à peu, il y a moins de monde qui sort. Fini la frénésie de l'été qui ne me laisse habituellement que l'embarras du choix au niveau des filles avec qui je peux passer mes nuits. Maintenant, je fais seulement en fonction de celle qui aura jeté son dévolu sur moi, même si elle ne devrait pas. Mon regard scrute la piste de danse, j'observe tous ces gens venus faire la fête. J'ai beau les envier, je ne fais rien pour leur ressembler.

Parmi ces gens qui dansent, s'amusent, une demoiselle me lance des regards insistants. J'ai trouvé ma victime pour la nuit. Mais je ne me sens pas encore totalement en état. Je ne suis pas assez enivré, sous l'effet de substances, pour m'approcher d'elle. Je me dirige alors vers les toilettes, près à m'enfermer dans une cabine pour sniffer cette poudre blanche qui me fait oublier, jusqu'à moi même et le monstre que je suis. Mais à peine ai-je le temps d'arriver que mon regard se pose sur une silhouette adossée au mur, pianotant sur son téléphone.

"Haru ?" Sa tête se relève alors que son regard s'illumine, provocant un raté dans mon coeur. Sans que je ne le comprenne, son sourire m'avait manqué. "T'etais passé ou ?" Ca sonne comme un reproche entre mes lèvres, l'envie de savoir pourquoi je n'ai pas pu profiter de l'éclat de son insouciance mais aussi la peur d'en connaître les raisons. Je ne me comprend pas moi même, et passe nerveusement une main dans ma nuque, la massant du bout des doigts. "Oh j'attend juste mes potes. Ils devraient pas tarder. Tu veux t'joindre à nous ?" Je me pince la lèvres inférieure. La main dans ma poche se serre. "C'pas une bonne idée." Son regard interrogateur sur moi me fait douter le temps d'une seconde. Je ne supporte pas voir son regard se faner. D'en être la cause.

"Amuse toi bien avec tes potes." Sans me retourner vers lui, je quitte finalement les toilettes et me dirige instinctivement vers la sortie. Je me sens étouffé, ma poitrine me lance et je ne comprend pas comment, le simple fait de savoir qu'il est là, me fait autant de bien que de mal. Peut être que je n'aurais jamais dû lui offrir ces verres, ni même le laisser m'aider. Parce que le simple fait de le revoir torture mon coeur davantage.

Moi qui espérait ne serait-ce que le revoir et m'assurer qu'il aille bien, je n'ai pas la force de rester dans la même pièce que lui. Je ne peux pas le laisser passer du temps avec une personne aussi torturée que moi, il ne le mérite pas. Je m'en rend compte, et la brise qui vient caresser mon visage me fait le plus grand bien. Je respire un grand coup, fermant les yeux. J'essaie de me vider l'esprit même si je sais que c'est impossible. J'ai besoin de calmer cette douleur dans ma poitrine, et cette sensation rassurante qui me suit. J'ai besoin d'oublier que ce p'tit mec est le portrait craché de celui que j'étais quand elle était à mes côtés.

Pourtant, je le sens, il est juste derrière moi, et je ne m'enfuis pas.

description✤ You're my weakness [FICTION] EmptyRe: ✤ You're my weakness [FICTION]

more_horiz
Atkins TJ

you're my weakness
"Bae attend !" Je peux sentir son souffle saccadé même à plusieurs dizaines de centimètres de moi. Il ne me faut que quelques secondes pour me retourner et plonger mon regard dans le sien, ne sachant pas pourquoi il m'a suivit, ce qu'il me veut. Certainement surpris, je ne bouge pas, laissant mes mains dans mes poches, et mon regard divaguer sur le sol. "J'ai pas eu l'temps de te remercier pour la dernière fois. Et de m'excuser aussi... j'étais pas dans un bon état."

Je relève les yeux vers lui, incrédule. Ça fait bien longtemps qu'on ne m'a pas remercié pour quelque chose. Mes pensées se bousculent alors que je cherche quelque chose de cohérent à dire. Mais je sais aussi et surtout qu'il vaut mieux que je parte, avant qu'il ne soit trop tard. Je ne veux pas donner à ce gosse l'espoir de voir en moi quelqu'un de bien, parce que ce n'est pas le cas. Il serait bien déçu de voir la vérité en face. "T'as pas à l'faire." Et je lui tourne le dos, une nouvelle fois, et je reprend ma route.

Sans même le voir, je peux sentir que son regard se fane, et qu'il m'observe. Bien malgré moi, je marche lentement. J'ai beau ne pas vouloir faire souffrir ce môme, j'ai l'espoir qu'il me rattrape, qu'il me laisse entrer dans son monde, qui a l'air rempli d'étoiles. Parce qu'au fond de moi, je sais que j'en ai besoin, que son sourire colore avec maladresse le peu d'espoir qu'il me reste.

"Pourquoi tu t'en vas à chaque fois que j'suis là ?" Ca sonne comme un cri du coeur, comme une incompréhension qui tord la poitrine et me fait me stopper net. Tête baissée, je regarde le sol qui n'a pourtant rien d'intéressant. Tout est beaucoup trop contradictoire pour que je puisse savoir quoi dire, quoi faire. Comment lui expliquer que je ne suis pas un homme bien, qu'il mérite mieux dans sa vie ? Que si je le laisse s'approcher trop près de moi, je risque de brûler ses ailes ? Mes poings se serrent dans mes poches. "C'est mieux pour toi gamin. Tu devrais pas traîner avec des gars comme moi." Il m'est impossible de lui faire face. Parce que, au final, je laisse peut être tomber mon seul espoir de m'en sortir, sans même ne serait-ce qu'essayer de lui donner sa chance. Parce que je ne supporterait pas l'idée de détruire cette joie de vivre qu'il peut dégager.

Toujours dos à lui, j'entame quelques pas, sans pour autant relever la tête. Je me déteste à être aussi pitoyable. C'est mieux que je m'en aille, mais ma poitrine s'arrache un peu plus à mesure de mes pas. "Tu devrais pas t'renfermer autant Bae. Tu devrais pas t'faire souffrir comme ça." J'écarquille des yeux en tournant ma tête en sa direction. Je me souviens alors de ce soir ou il m'a ramené chez lui. Il en a vu plus que je ne voulais me l'avouer. Toutes ces cicatrices bien visibles retraçant ces fissures dans mon coeur. Toutes ces peines que je cache à ma manière. "Qu'est c'que t'peux en savoir d'tout ca d'abord ?" Parce que c'est la haine qui parle à la place. Cette haine de voir que quelqu'un puisse se soucier de cet état dans lequel je me complais. Si je met toutes ces filles dans mon lit, c'est parce que je sais qu'elles ne poseront jamais de questions à ce sujet. Mais là, tout est différent.

"Parce que je sais c'que c'est de souffrir sans que personne le remarque." Figé, je ne peux pas croire ce que j'entend. Parce qu'un gosse comme lui ne peut pas ressentir la douleur comme moi je la ressens. C'est inconcevable. Cette solitude dans laquelle je m'enfonce et cette noirceur qui est devenue impossible à gérer, à faire disparaître. Un gamin comme lui ne peut pas savoir. Il ne peut rien connaitre du fait de perdre l'unique amour de sa vie, la seule personne qui fait battre son coeur, et qui l'embarque avec elle en disparaissant de ce monde. Ce regret de ne pas avoir pu dire au revoir une dernière fois, cette impression de ne pas lui avoir assez dit à quel point on pouvait l'aimer, et l'avoir à ses côtés jusqu'à la nuit des temps.

Mes yeux s'embuent, je ne peux pas rester plus longtemps. Sans un mot, je fuis. Je ne peux pas croire ces mots qui me transpercent un peu plus la poitrine.

description✤ You're my weakness [FICTION] EmptyRe: ✤ You're my weakness [FICTION]

more_horiz
Atkins TJ

you're my weakness
Quatre années que cette routine me poursuit, et voilà que depuis ce dernier semblant de discussion avec Haruaki, je reste enfermé la plupart du temps, et ne sort plus que dans des bars. Des lieux où j'ai cette impression que je ne le croiserais pas. Certains soirs, je me retrouve seul avec mon désespoir et finalement, ça me convient bien. Les mots d'Haruaki résonnent dans ma tête plus que je ne l'aurais cru. Je n'arrive toujours pas à en comprendre le sens, à essayer de savoir pour quelle raison il a pu me dire ça. Ça trotte dans ma tête et ce, même si j'essaie de ne pas y penser.

Alors que je suis affalé dans mon canapé, une bouteille dans une main et une cigarette dans l'autre, quelqu'un vient briser le silence régnant dans mon appartement. Sans que j'ai à me lever, Shinpei entre pour se pointer devant moi. "Allez mon gars ! On se motive ! Ce soir on a quelque chose à fêter et on est déjà à la bourre !" Sans comprendre de quoi il parle, je prend une nouvelle gorgée de whiskey et me relève en le voyant se diriger vers ma chambre. Il attrape rapidement quelques fringues qu'il me jette dessus avec ce sourire amusé que je lui connais bien quand il s'apprête à sortir et faire la fête. "Quoi ? M'dis pas quand même que t'as oublié ton anniversaire ?" Son rire rempli la pièce et sans un mot je part me préparer rapidement dans la salle de bain.

Tout en évitant mon reflet dans le miroir, je m'habille, essaie d'arranger mes cheveux et me brosse les dents avant de sortir, Shinpei m'attendant patiemment. Je sais que je n'ai pas mon mot à dire, et que si j'ose refuser, il trouvera malgré tout le moyen de me traîner avec lui. Il ne faut que quelques minutes de marche pour arriver dans un petit restaurant branché de Shibuya. Plusieurs employés de l'agence sont là. Même si je ne parle pas vraiment avec eux, Shinpei semble avoir voulu faire les choses bien.

Le repas se passe sans encombre même si je ne parle pas beaucoup. D'une oreille j'écoute ce qui se dit, mais je reste plus attentif quant au fait que mon verre soit toujours plein qu'autre chose. Après ça, Shinpei semble avoir organisé la suite de la soirée dans la boîte de nuit la plus prisée de Roppongi, le Vanity. Au départ peu emballé par l'idée, je me laisse malgré tout embarquer pour y boire un autre verre. L'un des coins VIP a d'ailleurs été réservé juste pour l'occasion. Il n'y a pas à dire, Shinpei ne fait vraiment pas les choses à moitié.

"Mon gars, ce soir c'est ta soirée !" Installé non loin de mon ami, je suis servi le premier, et je ne tarde pas à laisser traîner mon regard sur la piste de danse. Il n'y a pas besoin d'être devin pour savoir que je cherche là ma proie pour la soirée. Je suis déjà alcoolisé plus que de raison et les pilules gentillement offertes par Shinpei font effet plus rapidement que je ne l'aurais cru. De quoi me mettre dans l'ambiance et essayer pour une fois de me laisser aller. Mais rapidement, je sens que cette soirée ne va pas prendre la tournure que j'espérais.

Haruaki pointe le bout de son nez, pile devant moi, ce rictus qui ravage mon coeur sur le visage. Des semaines que je le fuis, et voilà qu'il se trouve pile en face de moi. Mon regard se tourne instinctivement vers Shinpei, les sourcils froncés. "Qu'est ce qu'il fout là lui ? J'croyais que y'aurait que des gens du taf." Il a l'air étonné mais préfère lâcher un rire. "Quoi ? Haru ? Il a rejoint l'agence y'a deux jours, j'te présente notre nouvel arrangeur musical !" J'arrive pas à y croire. Pourquoi faut-il qu'il soit toujours pas loin ? Alors que je veux le protéger de ce que je suis, voilà qu'il refait son apparition sans que je m'y attende, sans que je ne demande quoi que ce soit.

Je sens mes nerfs à deux doigts de lâcher, le voir ici me remplis de sentiments tous aussi différents les uns des autres. Je sens ma poitrine commencer à se tordre de douleur, son sourire et son regard posé sur moi me fendent le coeur. Il ne me faut pas longtemps avant de poser violemment mon verre sur la table basse et me lever pour partir. Dans mon élan, je percute son épaule et sans me retourner, je quitte les lieux.

description✤ You're my weakness [FICTION] EmptyRe: ✤ You're my weakness [FICTION]

more_horiz
Contenu sponsorisé
privacy_tip Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
power_settings_newSe connecter pour répondre